Les États-Unis ont battu un nouveau record en achetant pour 944 millions de dollars d'engrais russes entre janvier et juillet, selon les données du service statistique américain.
Les achats ont augmenté de 5% par rapport à la même période de 2022 avec des importations pour 900 millions de dollars.
Cependant, les achats en juillet ont diminué de trois fois par rapport à juin et de près de 40% en glissement annuel pour atteindre 54,4 millions de dollars, soit le niveau le plus bas depuis août 2021.
Top 5 des principaux fournisseurs
En 2023, la Russie est le deuxième fournisseur d'engrais des États-Unis, derrière le Canada, qui a exporté pour 2,8 milliards de dollars de produits vers les États-Unis de janvier à juillet. L’Arabie saoudite (484,4 millions de dollars), Israël (216 millions) et le Qatar (214,2 millions) font partie du top cinq des principaux fournisseurs de Washington.
Au total, entre janvier et juillet 2023, les États-Unis ont réduit leurs importations d’engrais de 22% jusqu’à 6 milliards de dollars. Les exportations d’engrais américaines ont également chuté de 36% pour atteindre 3,4 milliards de dollars.
Une réorientation sur fond des sanctions
La Russie est le plus grand producteur d’engrais au monde, couvrant environ 15% de la consommation mondiale. Ces exportations d’engrais n’ont pas été directement visées par les sanctions occidentales, même si Moscou a réussi à réorienter ses livraisons vers l’Asie. Le président de l'Association russe des producteurs d'engrais, Andreï Gouriev, a prévu en mai que les exportations pourraient atteindre les niveaux d'avant les sanctions, soit environ 38 millions de tonnes d'ici la fin de l'année. La production annuelle moyenne de la Russie s’élève à environ 55 millions de tonnes.
Alors que les États-Unis profitent davantage des engrais russes, l’Afrique ne parvient pas à combler sa pénurie. Plusieurs pays africains ont appelé l’Onu à faire des démarches concrètes pour libérer les engrais russes bloqués dans des ports européens, ce qui permettrait d’assurer l’approvisionnement du continent.
"Les dirigeants ont exhorté l’Onu à prendre les mesures nécessaires pour libérer les 200.000 tonnes d'engrais russes bloqués dans les ports maritimes de l'Union européenne pour une livraison immédiate et gratuite aux pays africains", explique ainsi le document publié le 4 août sur le site du Kremlin.