Fin août, le cours au comptant de l'uranium a atteint 59,9 dollars la livre, selon l'entreprise canadienne Cameco, l'un des plus grands producteurs de ce métal lourd au monde. Il s'agit d'un record depuis 12 ans.
"L’époque où l’on achetait de l’uranium pour 40 dollars est révolue, et probablement aussi pour 50 ou 60 dollars", a déclaré au Financial Times Grant Isaac, directeur financier de Cameco.
Les prix du produit appelé "yellowcake" (concentré d'uranium) ont bondi d'environ 12% à 65,50 dollars la livre au cours du mois dernier, pour atteindre des sommets jamais vus depuis 2011, selon les chiffres d'UxC, un fournisseur de données sur les prix.
La chaîne d'approvisionnement en ce combustible nucléaire a été ébranlée à la suite de l'opération spéciale menée par Moscou en Ukraine, la Russie jouant un rôle vital dans la conversion et l'enrichissement de l'uranium. Le coup d'État survenu en juillet au Niger, qui produit environ 4% de l'uranium mondial, a également contribué à la hausse des prix.
Vers 200 dollars la livre?
D'une part, l'Occident veut renoncer à l'uranium russe. D'autre part, l'énergie nucléaire se développe à grands pas, ce qui réduit les volumes de l'uranium disponible, note l'agence d'information EADaily.
"Il existe un déséquilibre entre l'offre et la demande depuis un certain temps, et il est maintenant exacerbé par la géopolitique", a indiqué au Financial Times Nick Lawson, directeur général de la société de courtage Ocean Wall. Celle-ci prédit que le prix au comptant de l'uranium pourrait atteindre 200 dollars la livre d'ici 2025.