Ce problème pousse le Nigeria à trouver un autre mode de calcul de l'inflation

La flambée des prix du carburant influe sur l'inflation au Nigeria, ce qui a poussé le gouvernement à revoir le calcul de cette dernière. Le pays avait supprimé les subventions pour l'essence, comme certains de ces voisins africains.
Sputnik
Jeu de dominos. Au Nigeria, la hausse des prix du carburant influe sur le coût générale de la vie, ce qui a poussé les autorités à revoir leur mode de calcul de l'inflation, comme l'a annoncé le Bureau nigérian des statistiques (NBS).
Les prix de l'énergie, qualifiés de "volatils" ne seront ainsi plus pris en compte pour calculer l'inflation sous-jacente.
"En raison de la déréglementation du secteur et de la suppression des subventions aux carburants, tous les produits énergétiques sont déterminés par les forces du marché et leurs prix peuvent être qualifiés de volatils. Par conséquent, l’inflation sous-jacente ne prendra plus en compte les produits agricoles et l’énergie", écrit ainsi le NBS dans son dernier rapport.
Cette inflation, sans tenir compte des prix de l'énergie, se chiffre donc à 21,15% pour août 2023, en augmentation de 2,18% sur un mois. Dans le détail, ce sont les prix des transports aériens, les services médicaux et les pièces de rechange pour véhicules qui connaissent les plus grosses flambées.
Les prix de l'alimentaire continuent aussi de grimper, même si des différences notables existent entre les régions. Le prix général de la nourriture a surtout bondi à Kogi (près de 39% en un an), à Kwara (35,33 %) et à Lagos (36,04 %).

Carburant et grogne sociale

Après avoir déboursé plus de 9,7 milliards de dollars en 2022 pour subventionner le carburant, le Nigeria avait décidé d'arrêter les frais en mai. Une décision qui a immédiatement propulsé les prix du carburant vers le haut. Le litre d'essence tourne aujourd'hui autour de 0,8 dollar. D'autres pays d'Afrique comme l'Angola ou le Ghana ont, eux aussi, décidé de mettre fin aux aides dernièrement.
En juillet, la Banque centrale du Nigeria avait décidé de relever son principal taux directeur de 25 points de base, passant ainsi à 18,75% afin de juguler l’inflation.
L'envolée du coût de la vie a provoqué plusieurs manifestations. Le Congrès du travail du Nigeria (NLC) a encore annoncé une grande grève à compter du 21 septembre.
Le pays avait déjà été secoué par des mouvements de protestations suite à la pénurie de billets, en début d'année. Le remplacement des anciens billets de nairas avait en effet débouché sur quelques couacs.
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