Quand l’Occident mentait à l’Ukraine

Adhésion à l’UE et à l’Otan, livraison d’armes et d’avions de combat F-16, ainsi que levée de l’interdiction de livrer les céréales ukrainiennes au marché européen. Parmi l’éventail de promesses occidentales faites à Kiev, ont-elles toutes été tenues?
Sputnik
Volodymyr Zelensky fait les gros yeux. Il a promis que Kiev recourrait à l'arbitrage international, si l'interdiction d'importer des céréales ukrainiennes dans l’Union européenne (UE) n’était pas levée d’ici le 15 septembre.
Actuellement, le blé, le maïs, le colza et le tournesol ukrainiens sont interdits sur les marchés d’Europe de l’Est, conformément à la décision de la Commission européenne. Et ce, pour protéger les agriculteurs de ces pays de l’afflux de produits en provenance d’Ukraine.
En effet, après les promesses de soutien de toutes sortes, s’agit-il de concurrence déloyale? Retour sur quelques autres promesses non tenues de l’Occident vis-à-vis de l’Ukraine.

Promesse d’accepter l’Ukraine dans l’UE

Kiev a déposé une demande officielle d'adhésion à l'UE le 28 février 2022. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré qu'elle soutenait l'adhésion de l'Ukraine, mais que ce processus prendrait du temps. Pour faire partie des Vingt-Sept, le pays doit remplir les conditions énoncées par la Commission, par exemple lutter contre le blanchiment d'argent ou modifier certains paragraphes de la législation sur les minorités nationales. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, disait que l'Ukraine pourrait rejoindre l'UE si elle gagnait le conflit qui l’oppose à la Russie.

Promesse d’accepter l’Ukraine dans l’Otan

Le 30 septembre 2022, Volodymyr Zelensky a déclaré que l’Ukraine avait demandé d'adhérer de manière accélérée à l’Otan. À la suite du sommet à Vilnius en juillet 2023, l’Alliance a publié une déclaration affirmant certes garantir une assistance militaire et financière à Kiev, mais ne comportant aucune mention invitant l'Ukraine à la rejoindre.

Promesse de garanties de sécurité pour l’Ukraine

Les pays du G7 ont signé une déclaration sur l'octroi de garanties de sécurité à l'Ukraine. Il s'agit notamment du développement de l'industrie de défense du pays, de l'échange de renseignements et du transfert d'armes modernes. Les négociations n’ont commencé qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni. Fin août, citant de hauts responsables français et allemands, le Wall Street Journal a déclaré que la conclusion d'accords sur les garanties de sécurité pour l'Ukraine aurait lieu au plus tôt en 2024.

Promesses d'assistance militaire de la part de l’Allemagne

En mai, Berlin a annoncé la livraison d’armes à l’Ukraine pour un montant de 2,4 milliards d’euros dans les plus brefs délais, mais à ce jour, Kiev n’a presque rien reçu de cette somme. La liste comprenait environ 110 chars Leopard 1, ainsi que 20 véhicules de combat d'infanterie Marder, 18 canons anti-aériens automoteurs Gepard, 4 canons anti-aériens IRIS-T et 26.350 munitions d'artillerie. Sur cette liste, Kiev n'a reçu que dix chars Leopard 1, un radar de surveillance aérienne, 12 Gepard, 850 munitions d'artillerie et 8 ambulances.

Promesse de 1 million de munitions

Le 23 mars 2023, l’Union européenne a promis de fournir à l’Ukraine 1 million de munitions. Dans la période entre février et fin mai 2023, 223.800 ont été envoyés. Les milieux militaires bruxellois remettent en question la mise en œuvre du plan selon lequel l'UE devrait transférer un million d'obus à l'Ukraine.

Promesse de chasseurs F-16

Le 23 juillet 2023, le secrétaire d'État américain, Anthony Blinken, a déclaré que l'Ukraine recevrait des chasseurs F-16, mais que leur transfert prendrait plusieurs mois. La Belgique a déclaré qu'elle était prête à former des pilotes ukrainiens pour les F-16, mais qu'elle ne serait pas en mesure de livrer les avions, car les États baltes en avaient davantage besoin. Puis, le chef de la logistique des Forces armées belges a déclaré que les F-16 en service dans son pays étaient tellement usés que les piloter devenait dangereux. En outre, le général a souligné que bientôt, la Belgique ne serait plus en mesure de transférer des munitions à l'Ukraine.
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