L’Ukraine utilise les systèmes de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISTAR) du Pentagone pour mener ses attaques de drones contre des sites nucléaires russes, a estimé auprès de Sputnik un ancien analyste de la CIA, Larry Johnson.
Une déclaration qui survient après une attaque ukrainienne contre la ville russe de Kourtchatov, abritant la centrale nucléaire de Koursk, qui a eu lieu le 1er septembre.
Commentant les propos de la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, selon lesquels "ces drones n'auraient pas pu parcourir une telle distance sans des informations des satellites occidentaux", Larry Johnson a indiqué que c’était "très probable". Notamment, parce que ces dispositifs de renseignement "fournissent ce genre d’informations à Kiev".
Avant de lancer une attaque de drones sur les installations russes, l'armée ukrainienne a besoin de coordonnées géographiques et d'autres données détaillées sur les cibles. Ce sont ses soutiens de l’Otan qui lui procurent ces informations, à savoir les États-Unis et le Royaume-Uni:
"Ce ne serait pas seulement [les données] américaines, mais aussi britanniques, absolument", a déclaré le vétéran de la CIA. "Ces attaques nécessitent de savoir où attaquer. Et d'être capables de programmer les coordonnées géographiques de ces drones afin qu'ils sachent où ils volent. Alors oui, absolument. Nous avons plusieurs images de drones américains, tels que le Global Hawk qui vole au-dessus de la mer Noire et d’autres eaux internationales. Mais ils ont la capacité de collecter des renseignements en Ukraine et en Russie", a expliqué Larry Johnson.
Démarches illogiques
Procédant à ces attentats, le régime de Kiev et ses alliés agissent de manière "incompréhensible et irrationnelle", selon lui.
De même, le vétéran de la CIA a qualifié de "répugnante et criminelle" la décision de l'équipe Biden d'armer l'armée ukrainienne d'obus à fragmentation et de roquettes incendiaires, alors même que le régime de Kiev est connu pour utiliser ce type de munitions contre des civils.
Il a suggéré que Kiev et ses soutiens tuent ainsi des civils pour attiser la colère populaire contre les dirigeants russes. Cette logique perverse n’est pas viable et la Russie risque de riposter brutalement, a avancé Larry Johnson.
Tentatives de frappes contre des sites nucléaires
En plus de la récente attaque contre Kourtchatov ayant causé des dommages à la façade d’un bâtiment, d’autres avaient déjà eu lieu.
Un drone de type avion s'est écrasé et a explosé dans la même ville le 14 juillet, à quelques kilomètres de la centrale nucléaire de Koursk. Plus tôt, en avril, une autre attaque de drone contre l'usine avait été repoussée par la défense aérienne russe.
En août 2022, des saboteurs ukrainiens ont mené au moins trois attaques terroristes contre la centrale nucléaire de Koursk et ont fait sauter six pylônes de lignes électriques à haute tension (110, 330 et 750 kV), via lesquelles l'usine fournit de l'énergie aux infrastructures industrielles, de transport, de vie et sociales de la région, selon le Service fédéral de sécurité (FSB).
La centrale nucléaire de Koursk n'est pas la seule installation nucléaire russe ciblée par l'Ukraine: en mai dernier, le FSB a déjoué un complot terroriste des services de renseignement étrangers d'Ukraine visant à faire exploser plus de 30 pylônes de transmission des lignes à haute tension de la région de Leningrad et de la centrale nucléaire de Kalinine.
En outre, l’armée de Kiev a continué de bombarder la centrale nucléaire de Zaporojié après sa prise par l’armée russe en février 2022 et après le rattachement de cette ancienne région ukrainienne à la Russie à la suite du référendum de septembre 2022.