Le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud) tenu les 22-24 août à Johannesburg "a été le plus réussi de cette organisation", a déclaré ce dimanche 3 septembre le Président sud-africain Cyril Ramahosa dans une adresse à la nation.
"C'était un sommet historique qui a ouvert un nouveau chapitre pour les BRICS", a indiqué le Président.
Il a rappelé que le sommet avait réuni les représentants des cinq pays membres et de 61 autres États du monde entier, ainsi que le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres.
"Quarante-six des pays présents étaient ceux du continent africain. Vingt chefs d’État et de gouvernement figuraient parmi les représentants de l’Afrique."
Décisions clés du sommet
L'une des principales réalisations du sommet était celle de soutenir l'appel à réformer le système des organisations internationales, en premier lieu l'Onu, afin de créer un monde plus juste, a estimé M.Ramaphosa.
"La réforme des Nations Unies est importante pour l’Afrique du Sud et pour notre continent africain, car nous bénéficierons d’un monde plus juste et d’institutions internationales plus démocratiques et plus représentatives", a noté M.Ramaphosa.
Les dirigeants des BRICS ont également décidé d'élargir le groupe en invitant six nouveaux pays: l'Arabie saoudite, l'Argentine, l'Égypte, l'Éthiopie, les Émirats arabes unis et l'Iran.
"Les dirigeants des BRICS ont convenu que la valeur des BRICS s’étend au-delà des intérêts de ses membres actuels. Ils ont convenu que les BRICS pourraient être plus efficaces et avoir un plus grand impact en établissant des partenariats avec d'autres pays partageant leurs aspirations et leurs perspectives", a poursuivi le dirigeant sud-africain.
Le chef d'État a noté que la politique de non-alignement et l'intention de nouer des relations amicales avec tous les pays s'expliquent le désir de l'Afrique du Sud d'assurer une paix durable.
Enquête sur le navire Lady R
Après l'analyse du sommet des BRICS, le Président Ramaphosa a dressé le bilan de l'enquête sur le navire russe Lady R, qui avait amarré à Simonstown, en Afrique du Sud, et que l'ambassadeur des Etats-Unis en Afrique du Sud avait accusé d'avoir transporté des armes.
"Au cours de l'enquête, la commission n'a trouvé aucune preuve qu'une cargaison d'armes ait été chargée sur le navire Lady R [...], il n'y a aucune preuve pour étayer l'affirmation selon laquelle le navire transportait des armes en provenance d'Afrique du Sud destinées à Russie, a indiqué M.Ramaphosa.
Il a précisé que les membres de la commission d'enquête créée sur sa décision avaient visité la base navale de Simonstown, obtenu des témoignages sous serment de près de 50 personnes et étudié plus de 100 documents. Ils ont établi que le navire avait accosté à Simonstown pour livrer des équipements commandés pour la Force de défense nationale sud-africaine en 2018 par Armscor, la société d’approvisionnement en armes du pays.
Selon le Président, d'aucuns avaient utilisé les allégations américaines concernant ce navire pour mettre en question la position de l'Afrique du Sud à l'égard du conflit en Ukraine.
"Les allégations portées contre notre pays ont eu un effet néfaste sur notre monnaie, notre économie et notre position dans le monde", a-t-il noté.
Sommet des BRICS
Le 15e sommet des BRICS s'est tenu à Johannesburg du 22 au 24 août sous la présidence de l'Afrique du Sud. Y ont participé en personne les dirigeants chinois, indien, brésilien et sud-africain, la Russie étant représentée par le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov. Le Président russe Vladimir Poutine a participé au sommet par visioconférence.
Lors du sommet, Cyril Ramaphosa a annoncé que l'Arabie saoudite, l'Argentine, l'Égypte, l'Éthiopie, les Émirats arabes unis et l'Iran avaient été invités à rejoindre les BRICS. Ces nouveaux membres participeront aux activités du groupe à partir du 1er janvier 2024.