À l’occasion de la rentrée scolaire, Sergueï Lavrov a rencontré ce 1er septembre des étudiants et professeurs de l’Institut d'État des relations internationales de Moscou.
Son discours a compris tout un éventail de sujets sensibles de l’actualité, à savoir la construction d’un monde multipolaire, la création de la monnaie commune des BRICS, le rôle de la diplomatie dans le monde d’aujourd’hui et bien d’autres.
Le ministre russe des Affaires étrangères a jugé que la phrase ’dommage pour les diplomates, ils devront désormais végéter dans leurs bureaux, lire des journaux’, s’impose irrémédiablement à ceux qui suivent le vieux principe de ‘quand les armes parlent, la diplomatie se tait’.
"La diplomatie est silencieuse uniquement avec ceux qui veulent nous parler avec des canons. Nous avons des armes pour cela, sans aucune discussion. Le reste du monde nous parle avec respect", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères.
Le G20 et le dossier ukrainien
Moscou n’acceptera pas la déclaration du sommet du G20 si elle ne reflète pas la position de la Russie concernant différentes crises mondiales, a par ailleurs indiqué le ministre russe des Affaires étrangères.
Selon lui, à chacun des événements du G20, l'Occident a soulevé le sujet de l'Ukraine, même si le rôle initial du G20 consiste à prendre des décisions visant à stabiliser les processus financiers et économiques mondiaux.
"En tout état de cause, il n'y aura pas de déclaration générale de la part de tous les membres qui ne reflète pas notre position. Il n'y aura pas de déclaration de ce type", a-t-il ajouté.
Monde multipolaire
"La formation d'un ordre mondial multipolaire prendra une longue période, cela peut être une longue époque historique, mais ce processus est objectif et ne peut être arrêté", a fait savoir Sergueï Lavrov.
Et d’ajouter que le cap de l'Occident, qui "vise à ralentir le cours de l'histoire", ne fera qu'engendrer "des situations de confrontation et des difficultés supplémentaires pour la communauté mondiale".
Le chef de la diplomatie russe a estimé que les calculs selon lesquels les relations de la Russie avec l’Occident redeviendront comme avant "sont construits sur du sable".
Monnaie au sein des BRICS
Sergueï Lavrov a expliqué les raisons pour lesquelles on ne procède pour le moment pas à la création d’une monnaie commune des BRICS. À ce stade, ce passage est assez problématique vu l’absence d’expérience au-delà du système du dollar.
Or, selon le ministre, une telle expérience s’accumulera grâce aux échanges en devises nationales avec plusieurs partenaires, comme l’Iran, l’Inde ou la Chine, "qui ne souhaitent pas suivre les indications de l’Occident et rompre la coopération" avec la Russie.
La Russie ne souhaite pas "tuer" le dollar, les États-Unis cessent eux-mêmes d’assurer leur rôle qui était acceptable pour tout le monde, a déclaré le ministre russe.
Céréales russes pour l’Afrique
Le chef de la diplomatie russe s’est également exprimé sur le dossier de la sécurité alimentaire. Il a fait savoir que "des travaux pratiques sont déjà en cours pour mettre en œuvre des livraisons gratuites de céréales russes aux six pays africains les plus nécessiteux".
Sergueï Lavrov a précisé qu'il était prévu de fournir environ 50.000 tonnes de céréales à chaque État.
"De plus, nous payons également les frais généraux, la livraison de ce lot gratuit", a-t-il expliqué.