Les BRICS ne se positionnent pas contre l’Occident, mais bien au contraire soutiennent le système multipolaire où coexistent différentes idées et institutions, a estimé auprès de Sputnik Anuradha Chenoy, professeure à la retraite de l'École d'études internationales de l'Université Jawaharlal Nehru, à New Delhi.
"C’est l’Occident qui dispose des alliances militaires exclusives qui développent les narratifs contre tout autre qu’il perçoit comme une menace. Les BRICS n’ont pas ce type d’agenda", a-t-elle insisté.
La chercheuse a en outre mis en relief les différentes approches globales de l’Occident et du groupe des BRICS.
Ainsi, tandis que "la vision centrale des BRICS est un engagement envers la souveraineté, la multipolarité, la non-ingérence, la non-intervention et l'opposition aux mesures économiques coercitives", l’Occident est opposé à certains de ces principes.
Et d’ajouter que les BRICS ne sont "pas une alliance militaire" et ne se ligueront jamais contre quelqu’un. Une approche qui s’avère être "fondamentalement antihégémonique" et représente "un pilier pour le monde multipolaire".
Un système monétaire correspondant à la multipolarité
Anuradha Chenoy a par ailleurs indiqué que les BRICS encourageaient le commerce en monnaies nationales et que c’était à ce titre que la Nouvelle Banque de développement avait été lancée.
"[Celui-ci] débourse des prêts en monnaies nationales - dans un certain pourcentage. C'est un petit pas. […] Mais comme de plus en plus d'échanges commerciaux ont lieu en dehors de la zone dollar, les monnaies alternatives augmenteront car le dollar peut perdre le type de domination qu'il a actuellement", a déclaré Mme Anuradha Chenoy.
Et de conclure qu’un tel système monétaire correspond lui aussi au système multipolaire.
Alors que 23 pays ont déjà formulé officiellement leur demande d’adhésion aux BRICS, cet élargissement contribue à l’idée de multipolarité, mais l’alliance devrait en "développer les mécanismes", a conclu l’expert.