La CEDEAO n'a pas obtenu de concessions importantes à l’issue des négociations avec le pouvoir militaire au Niger, rapporte Associated Press en se référant à une source proche de la délégation.
Comme le relate l’agence, les pourparlers de samedi ont duré environ deux heures en présence du général Abdourahamane Tiani, et n’ont pas abouti à une prise de décisions concrètes.
Selon la source, le général a appelé la CEDEAO à lever les sanctions imposées, mais n'a rien offert en retour. Malgré un "ton conciliant", les représentants des militaires ont toujours refusé de libérer le Président renversé Bazoum.
"Tchiani a également exprimé à plusieurs reprises ses inquiétudes quant au fait que la France – qui compte quelque 1.500 soldats dans le pays, qui avait fourni des formations et mené des opérations conjointes avec l'armée nigérienne – prépare une attaque", écrit Associated Press.
"Notre ambition n'est pas de confisquer le pouvoir"
Une délégation ouest-africaine s'est rendue à Niamey le 19 août pour trouver une solution diplomatique à la crise.
"Notre ambition n'est pas de confisquer le pouvoir", a déclaré le général Tiani. La durée de la transition "ne saurait aller au-delà de trois ans". Il a convoqué un "dialogue national" qui devra formuler des "propositions concrètes" sous 30 jours, afin de poser "les fondements d'une nouvelle vie constitutionnelle", a-t-il lu dans une allocution télévisée.
Il a également mis en garde les pays de la CEDEAO contre toute intervention militaire.
Le 18 août, après une réunion de ses chefs d'état-major à Accra, la CEDEAO s'est dite prête à utiliser la force pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger, indiquant que le "jour de l'intervention a été fixé".