La rhétorique du gouvernement de Joe Biden à l’égard de la situation en Ukraine ne changera même pas après la fin du conflit qui est imminente, a martelé le journaliste et écrivain américain, lauréat du prix Pulitzer Seymour Hersh dans son article publié le 17 août sur la plateforme Substack.
Selon M.Hersh, lauréat du Prix Pulitzer 1970 spécialisé dans les affaires militaires et les services secrets, les évaluations que le Président américain avance à ses concitoyens semblent être tirées de bandes dessinées. Le journaliste rappelle que la CIA avait prévenu le secrétaire d’État Tony Blinken que la "contre-offensive éclair du printemps" ukrainienne serait un échec, mais l’administration américaine a ignoré cet avertissement.
Seymour Hersh rappelle en outre les "aventures du cluster de la politique étrangère de l'administration Biden" dirigé par Tony Blinken, le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis Jake Sullivan et la sous-secrétaire d'État pour les Affaires politiques Victoria Nuland.
L’écrivain qualifie de "conférence sans conséquences" la rencontre de Djeddah sur l’Ukraine tenue début août sur l’initiative de Jake Sullivan:
"Ce qui manquait, c'était un représentant de la Russie, pays qui n'était pas invité au sommet. Le forum n’a réuni qu'une poignée de chefs d'État de moins de cinquante pays qui avaient envoyé des délégués. La conférence […] n'a attiré que peu d'attention internationale".
Échec américain au Niger
Le journaliste touche aussi à la politique occidentale en Afrique et parle en particulier de l’ingérence au conflit au Niger de l’envoyée spéciale de la Maison blanche Victoria Nuland, architecte du coup d’État de 2014 en Ukraine.
La diplomate américaine y avait été envoyée la semaine dernière pour voir ce qui pourrait être sauvé après le coup d’État qui "a conduit au renversement du gouvernement pro-occidental" au Niger et "a généré un énorme soutien public dans les rues de Niamey", évoque Seymour Hersh. Les médias occidentaux ont plus tard noté que la visite était infructueuse.
"La révolution au Niger n'a pas été perçue par les habitants de la région en termes Est-Ouest, mais comme un rejet nécessaire depuis longtemps du contrôle économique et politique français de longue date. C'est un scénario qui peut se répéter encore et encore dans les pays sahéliens dominés par la France en Afrique subsaharienne", estime le journaliste.
L'opération spéciale déclenchée par la Russie en Ukraine le 24 février 2022, était une mesure forcée dans le contexte où la Russie "n'avait aucune chance de faire autrement, au vu des risques à la sécurité nationale auxquels il était impossible de réagir par d’autres moyens", avait déclaré Vladimir Poutine. La Russie essaie depuis 30 ans de s’entendre avec l’Otan sur les principes de la sécurité en Europe. En réponse, elle ne fait face qu’à des tromperies et des mensonges cyniques, à des tentatives de pression ou de chantage. Cela se produit sur fond d’expansion continue de l’alliance militaire se rapprochant des frontières de la Fédération de Russie, selon Vladimir Poutine.