La société civile nigérienne est derrière les militaires du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP) qui ont renversé le Président du pays, Mohammed Bazoum, et se dit opposée à toute forme de sanctions contre le Niger, ont déclaré à Sputnik Ibrahim Salissou, responsable de la communication et de l'information du Front révolutionnaire pour la souveraineté de l'Afrique (F.R.S.A) et Badja Abdou Awal, membre du Mouvement pour la promotion des intérêts des Nigériens (Mouvement nigérien "Debout citoyen").
"L'arrivée au pouvoir de ces militaires est une bonne chose pour nous; nous soutenons les militaires", a indiqué M.Salissou, qui a également condamné les sanctions imposées par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et les a qualifiées d'"inhumaines".
Une CEDEAO impopulaire
De son côté, Badja Abdou, un autre représentant de la société civile du Niger, a fait savoir que le peuple nigérien n’était pas content de la CEDEAO ni de ses sanctions contre le pays.
"La population est très mécontente de la CEDEAO, en particulier des sanctions qui ont été imposées au Niger", a-t-il regretté.
Pour lui, la décision des rebelles de dénoncer les accords militaires avec la France est pleine de courage.
Crise nigérienne
Depuis le 26 juillet, le Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP), présidé par le général Abdourahamane Tchiani, chef de la Garde présidentielle, dirige le pays après avoir renversé le Président élu Mohammed Bazoum.
Les militaires au pouvoir accusent Mohammed Bazoum d’avoir poussé le pays vers "la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale".
Sanctions de la CEDEAO
La CEDEAO avait donné son feu vert le 11 août à une intervention militaire au Niger ayant pour objectif de restaurer l’ordre constitutionnel après le coup d’État. Cette décision a été annoncée à l’issue du deuxième sommet extraordinaire qui s’est tenu le 10 août à Abuja, au Nigeria. L’évènement avait été organisé après l’échec de l’ultimatum lancé par la CEDEAO le 30 juillet et qui donnait une semaine aux putschistes pour rendre le pouvoir au Président déchu.
Après le renversement de Mohammed Bazoum, la CEDEAO avait en outre adopté des sanctions économiques et logistiques à l’encontre du Niger.