Les obligations de ce pays d’Afrique du Nord cartonnent sur les marchés émergents

Le Caire a pris le taureau économique par les cornes et les obligations égyptiennes ont bondi sur les marchés émergents, à en croire Bloomberg. La hausse des taux pour contenir l’inflation est un signe encourageant.
Sputnik
Les obligations égyptiennes ont rebondi sur les marchés émergents, tenant le haut du pavé sur le fameux indice Bloomberg Emerging Markets Sovereign Total Return.
La dette arrivant à échéance en février 2026 a notamment augmenté de 0,9 cent sur un dollar, à 53,4, soit son plus gros gain depuis le 14 juillet. Une dizaine d’autres obligations égyptiennes occupent les créneaux les plus performants de l’indice.
Ces succès sont en particulier dus au resserrement de la politique monétaire du pays, souligne Bloomberg. La banque centrale a notamment relevé son taux d'intérêt de référence au niveau le plus élevé jamais enregistré depuis 2006. Signe que Le Caire veut prendre à bras-le-corps le problème de l’inflation, qui court à près de 36% aujourd’hui.
Des efforts qui pourraient marquer la volonté de l’Égypte de répondre aux exigences du Fonds monétaire international (FMI), qui tarde encore à décaisser une nouvelle tranche dans le cadre d’un prêt de 3 milliards de dollars.
"La hausse des taux, bien que modeste, est un signal que les autorités font des efforts pour remettre le programme du FMI sur les rails", explique à Bloomberg Gordon Bowers, analyste chez Columbia Threadneedle Investments.
Le resserrement égyptien devrait aussi rassurer les agences de notation, alors que Moody’s a déjà placé le pays des pharaons sous surveillance en vue d’une possible dégradation de sa note.

BRICS et modèle alternatif

L’Égypte se débat depuis plusieurs années avec une dette extérieure de plus de 150 milliards de dollars, qui a plus que triplé en dix ans.
Mais si Le Caire tente de négocier avec le FMI, il désire aussi que le système financier mondial se réforme. Le Président Abdel Fattah al-Sissi avait de nouveau pointé du doigt le "déséquilibre structurel" de ce système, en juin. Plus tôt, le dirigeant avait affirmé que l’Afrique aurait besoin de 144 milliards de dollars annuels pour se remettre des conséquences de la pandémie de Covid-19 et pour moderniser ses infrastructures.
Désireux de faire émerger un monde plus multipolaire, l’Égypte a aussi des visées sur les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Le Caire a demandé d’adhérer au groupe et a décidé d’intégrer la Nouvelle banque de développement qui soutient les projets de ses membres.
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