Le Sénégal participera à l'intervention militaire au Niger où un coup d’État a eu lieu le 26 juillet, si la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) en décide ainsi, a déclaré ce 3 août Aïssata Tall Sall, ministre sénégalaise des Affaires étrangères, lors du traditionnel face-à-face du gouvernement sénégalais avec les journalistes.
"Oui, nos soldats iront", a indiqué Aïssata Tall Sall, dont les propos ont été relayés par l'Agence de presse africaine (APAnews).
Respecter les décisions... et mettre fin au coup d'État
Selon la chef de la diplomatie, les soldats sénégalais sont dans l'obligation d'y aller pour deux raisons.
"La première, c’est que nous sommes dans une organisation communautaire qui a en a décidé ainsi et le Sénégal a une signature internationale; il ne peut pas être dans la CEDEAO et se soustraire aux décisions prises par l'organisation [...]. Le Sénégal en est un membre éminent. La deuxième raison, c’est que la conviction du Sénégal, c’est qu’il faut arrêter ces coups d’État", s'est-elle défendue.
Avertissement de la CEDEAO
Le 30 juillet, la CEDEAO avait lancé un ultimatum aux nouveaux dirigeants militaires nigériens, les exhortant à rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays. Faute de quoi, une intervention militaire sera envisageable, selon un communiqué de l’organisation.
Le 1er août, le Nigeria, qui assurera la présidence tournante de la CEDEAO en 2024, avait annoncé être prêt à apporter son soutien militaire aux autorités démocratiques du Niger, si l'organisation régionale prend une telle décision.
Le Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP), présidé par le général Abdourahamane Tiani, dirige le pays depuis le 26 juillet, après avoir renversé le Président Mohamed Bazoum élu en 2021, qui est toujours retenu à Niamey.