En plein coup de force militaire, le Niger fête l’anniversaire de son indépendance – vidéo

Alors que le Niger, ancienne colonie française, célèbre le 63e anniversaire de son indépendance, des centaines des personnes se rassemblent à Niamey. Elles apportent leur soutien aux militaires, lesquels ont récemment pris le pouvoir en renversant le Président élu.
Sputnik
Une manifestation en soutien des militaires, arrivés au pouvoir il y a plus d’une semaine, se déroule dans la capitale du Niger, alors que cette ex-colonie française fête ce 3 août le 63e anniversaire de son indépendance.
Des centaines des personnes se sont rassemblées, certaines scandent des slogans anti-français, des drapeaux russes sont visibles.
Ce n’est pas le premier rassemblement anti-Hexagone depuis le coup de force militaire. Le 30 juillet, des milliers de manifestants sont allés vers l’ambassade de France à Niamey. Ils criaient des slogans anti-français, certains ont arraché la plaque du bâtiment avant de la piétiner.

Relations tendues avec l’ancienne métropole

La veille de la fête nationale, fin juin, le Niger a changé officiellement son hymne. L’ancien texte était critiqué pour l’apologie de la France.
Paris maintient néanmoins 1.500 militaires dans ce pays, lesquels dépendent de l'armée nigérienne. Sur le terrain, ils opèrent en appui des troupes nationales dans la lutte contre les groupes terroristes, avec des drones et des avions de chasse.
Suite au coup d’État du 26 juillet, Paris a suspendu toutes ses aides budgétaires et a organisé un rapatriement pour ses ressortissants.

Situation au Niger

Depuis le 26 juillet, le pouvoir au Niger est aux mains du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP), présidé par le général Abdourahamane Tiani. Ce chef de la garde présidentielle s’est proclamé nouveau chef de l’État, en annonçant le renversement du Président élu Mohamed Bazoum. Le 1er août, le CNSP a commencé à procéder à certaines nominations et a rouvert les frontières avec cinq pays.
Le Président renversé reste retenu à Niamey depuis le 26 juillet.
En réponse, la CEDEAO a imposé un blocus économique et a demandé le 30 juillet le rétablissement, dans un délai d’une semaine, de l’ordre constitutionnel et le retour au pouvoir de Mohamed Bazoum. Si ces exigences ne sont pas remplies, l’organisation se réserve le droit de "prendre toutes les mesures nécessaires", qui "peuvent inclure l’usage de la force".
Ces décisions n’ont pas été appréciées par le Burkina Faso et le Mali, mais également par le chef du Parlement nigérien. La Russie a également mis en garde contre une éventuelle intervention militaire.
Dans la foulée, la CEDEAO a nuancé sa position en faisant savoir que l’usage de la force serait "la dernière option sur la table" pour rétablir Mohamed Bazoum.
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