Tunis appelle l’UE à lutter contre la famine en Afrique au lieu d’y vendre les armes

Le Président tunisien a fustigé la participation des pays riches dans le trafic d’armes en Afrique qui favorise davantage l’instabilité et l’insécurité sur le continent. Il a exhorté l’Occident à se consacrer plutôt à la lutte contre la famine dans la région.
Sputnik
Les États occidentaux doivent focaliser leurs efforts sur la lutte contre la famine en Afrique au lieu de vendre des armes aux pays africains et y alimenter ainsi les conflits, a affirmé le Président tunisien à la Conférence internationale sur le développement et la migration à Rome, cité par l’agence Tunis Afrique Press.
"Il aurait été plus sage et plus opportun d’utiliser ses richesses […] gaspillées dans le trafic d’armes, pour conjurer la famine en Afrique", a déclaré le chef de l’État.
Il a noté qu’il ne pouvait y avoir de sécurité et de stabilité sans examiner les véritables raisons de l’inégalité et de l’insécurité.
Pour Kaïs Saïed, la crise actuelle est le corollaire logique des flux migratoires qui l’ont précédée sous le colonialisme. Il a fustigé la détermination des pays développés à vendre des armes aux pays africains afin d’exacerber les tensions et d’alimenter les conflits.
M.Saïed a appelé les pays européens à "se pencher sérieusement sur la question de la migration irrégulière" soulignant que ce phénomène est devenu une véritable tragédie humaine.

Revenus illicites d’environ 150 milliards de dollars

Selon lui, les réseaux de migration clandestine et la traite des êtres humains sont désormais "un commerce bon marché" du trafic international.
Celui-ci génère des revenus illicites estimés à 150 milliards de dollars par an et menace 25 millions de personnes dans le monde.

Le flux de migrants en provenance d’Afrique en hausse en Europe

La conférence de Rome s’est déroulée dans un contexte marqué par la montée du flux de migrants subsahariens irréguliers vers l’Europe via la Tunisie et les autres pays d’Afrique du Nord, ce qui suscite de vives inquiétudes parmi les pays des deux côtés de la Méditerranée.
Le 16 juillet, la Tunisie et l'Union européenne ont signé un mémorandum d'entente sur le partenariat stratégique et global pour essayer de résoudre le problème de la migration irrégulière et la situation socio-économique pouvant provoquer une nouvelle crise migratoire. Cette entente est intervenue dans le contexte où l’UE craint l’arrivée d’une autre vague de migrants en provenance de Tunisie qui traverse une période économique difficile.
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