Funérailles sanglantes en République démocratique du Congo. Un soldat des forces armées (FARDC) a ajouté du malheur au malheur en tuant treize personnes lors d’un enterrement, à en croire le Baromètre sécuritaire du Kivu.
Le militaire a déraillé en assistant aux funérailles de son fils, au village de Tchomiadans la province d’Ituri. Treize personnes dont deux femmes et dix enfants ont trouvé la mort.
"Le soldat a ouvert le feu sur tous ceux qui l'entouraient. Une dizaine de personnes sont mortes", a déclaré à Reuters le porte-parole de l'armée de l'Ituri, Jules Ngongo.
Les autorités sont toujours à la recherche du soldat et une enquête sur l’incident a été ouverte, a-t-il ajouté. Le mobile du crime n’est pas établi, mais le militaire semblait craindre qu’on enterre son enfant sans lui, alors que le décès était advenu en son absence, a déclaré chef du village, Oscar Baraka Muguwa.
Situation sécuritaire
Située dans l’est congolais, la province d’Ituri a connu un regain de violences depuis fin 2022. Au moins 40 civils ont ainsi été tués en trois jours rapportait l’Onu ce 18 juillet, s’alarmant d’une "escalade importante". Au total, plus de "600 civils ont été tués et 345.000 personnes déplacées" dans la région cette année, déplore encore le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Onu (OCHA).
Le conflit avec les groupes armés à un effet dévastateur sur tous les secteurs de la société comme l’éducation. Fin mars, l'Unicef avertissait ainsi que 750.000 enfants avaient vu leur instruction perturbée dans le Nord-Kivu et l'Ituri. Plus de 2.000 écoles ont dû cesser leur activité dans ces deux régions entre janvier 2022 et mars 2023.
La Russie s’était d’ailleurs déclarée prête à prêter main forte à la RDC, pour assainir la situation sécuritaire si le besoin s’en faisait sentir. Moscou a déjà noué des partenariats sur le marché de l’armement, fournissant un lot important d’armes et de munitions pour équiper les FARDC en 2022.
La mission de l’Onu (MONUSCO) présente sur place depuis 1990 fait pour sa part face à l’hostilité grandissante de la population. Ses installations à Goma avaient notamment été pillées en juillet 2022 par des manifestants en colère. Les forces du maintien de la paix sont notamment accusées d’avoir commis des violations des droits de l'Homme, avec des allégations d'abus sexuels, comme le rappelait récemment à Sputnik l’expert rwandais Ismael Buchanan.