Le Burkina Faso a choisi de "renforcer les relations avec les États progressistes", comme la Russie, a fait savoir le Premier ministre de transition du Burkina Faso lors d’une rencontre avec un groupe de députés russes.
"Dans le monde actuel, aucun pays ne peut ne pas tenir compte de la Russie, car c’est une grande puissance qu'on peut aimer ou pas", a déclaré Apollinaire Kyélem de Tambèla, selon le compte rendu du gouvernement.
Parmi ces "États progressistes" se trouvent également le Venezuela, le Nicaragua ou l’Iran, a-t-il fait savoir lors de la rencontre qui a eu lieu le 14 juillet à Ouagadougou. L’entretien est par ailleurs intervenu à deux semaines du sommet Russie-Afrique, auquel la délégation burkinabé est invitée.
"Tout est à refaire"
Le chef du gouvernement, qui s’est rendu en Russie fin 2022, a expliqué dans quels domaines le pays africain attend de l’aide de la part de la Russie.
"Le pays manque d’infrastructures et tout est à refaire", a-t-il constaté en disant attendre "l’apport de la Russie" dans un projet de construction de chemin de fer, mais également dans le domaine de la transformation des engrais, en matière d’énergie et d’agriculture. Il a également proposé d’implanter une banque russe au Burkina Faso "pour que les transferts monétaires se fassent facilement entre les deux pays".
"Par conséquent, il y a de quoi faire un partenariat gagnant-gagnant avec la Russie", a-t-il révélé.
Apollinaire Kyélem de Tambèla a également proposé une intensification de la coopération avec Moscou au niveau de l'enseignement supérieur, avec un échange d’étudiants et un renforcement de la coopération culturelle.
La Russie comme "allié stratégique"
Les autorités militaires burkinabé, arrivées au pouvoir en octobre 2022 suite à un coup d’État, misent sur une coopération multidimensionnelle avec Moscou. Précédemment, le Président de transition du pays avait qualifié Moscou d’"allié stratégique dans la lutte antiterroriste".
La coopération avec la Russie dans le domaine militaire "existe depuis longtemps, mais on est en train de la développer, d’aller plus loin", a déclaré le capitaine Ibrahim Traoré début mai dans une interview télévisée, soulignant que "la plupart de nos moyens [militaires] majeurs sont russes".