Leboncoin tape du poing sur la table. Le fameux site de petites annonces français a décidé d’appliquer le principe de précaution concernant les objets en ivoire, rapporte un communiqué du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).
La plateforme, qui interdit déjà la vente des objets en ivoire, va désormais bannir les annonces affichant les mentions telles que "imitation ivoire" ou "façon ivoire", pour éviter la fraude. De nombreux vendeurs se cachent en effet derrière ces descriptions ambigües pour vendre de l’ivoire véritable. Les objets fabriqués dans un matériau similaire, comme l’os ou la résine, seront aussi interdits sur le site.
"En adoptant le principe de précaution qui vise à bannir tout objet qui pourrait s'avérer être en ivoire, nous affirmons plus que jamais notre volonté d’inscrire Leboncoin dans une démarche responsable, à la fois vis-à-vis des animaux mais aussi en protégeant nos utilisateurs qui pourraient se laisser abuser", explique dans un communiqué Amandine de Souza, directrice générale du site.
Leboncoin avait déjà montré son engagement en la matière, en devenant le premier site de commerce en ligne européen à rejoindre la Coalition pour Mettre Fin au Trafic d’Espèces Sauvages en ligne, crée par l’IFAW.
Les éléphants africains en péril
Le braconnage des éléphants en vue de récupérer l’ivoire de leurs défenses est un fléau contre lequel l’Afrique lutte depuis des décennies. La population de pachydermes en Afrique a d’ailleurs chuté de 95% sur un siècle, en grande partie à cause de cet abattage, expliquait récemment le Fonds mondial pour la nature (WWF). L’éléphant de savane et l’éléphant de forêt sont désormais en danger d’extinction sur le continent.
Cette chasse à l’ivoire semble même avoir entraîné des mutations génétiques chez certains spécimens. Chez les éléphants du Mozambique, de plus en plus de femelles naissent ainsi sans défenses, avait révélé une étude en 2021.
Le plus gros mammifère terrestre est par ailleurs menacé par les aléas climatiques dans certains pays africains. Au Kenya, les éléphants meurent désormais plus de la sécheresse que du braconnage, avaient récemment affirmé les autorités.