Dossier vide? Les États-Unis ont offert une récompense pouvant aller jusqu’à 10 millions de dollars pour toute information concernant Alexandre Ionov, célèbre militant antimondialiste russe. Celui-ci y voit une preuve que la justice ne détient aucune preuve contre lui, alors même qu’il fait l’objet de poursuites, explique-t-il à Sputnik.
Cette prime à l’information est aussi un moyen de le mettre sous pression, pour le couper de son environnement social et mettre fin à ses activités de militant, affirme-t-il encore.
"Personne dans cette affaire pénale n'a fourni de preuves accusatoires contre moi jusqu’à aujourd’hui. C'est pourquoi ils utilisé cette boîte à outils avec 10 millions [de dollars, ndlr]. Ce n’est qu'une tentative de trouver une piste, pour faire en sorte que mon travail soit détruit, que je devienne toxique pour mes collègues à l'étranger, pour qu'ils aient peur d'interagir avec moi, de communiquer, de m’inviter à des interviews, des conférences…", déclare ainsi Alexandre Ionov.
Influence politique
Le département américain de la Justice accuse Alexandre Ionov d’avoir utilisé son mouvement altermondialiste pour interférer dans des élections aux États-Unis, avec l’appui des services de renseignement russes. Le Mouvement anti-mondialisation de Russie (AGMR) aurait notamment travaillé pour "promouvoir la sécession de la Californie des États-Unis", selon l’acte d’accusation.
Des accusations niées en bloc par le principal intéressé, qui dénonçait en 2022 des "absurdités et des tromperies", affirmant que la crise ukrainienne avait "rendu fous les responsables américains".
L’affaire débord d’ailleurs dans la sphère africaine, puisque la justice vise également trois personnalités du Parti socialiste du peuple africain, parti anticolonialiste afro-américain. La justice américaine estime que quatre de ses membres ont servi comme agents au service de la Russie, toujours dans l’optique d’influencer des élections au pays de l’Oncle Sam.
Des accusations qui rappellent celles formulées lors du Russiagate, en 2016. Durant les élections présidentielles, le camp Clinton avait alors accusé Donald Trump d’entretenir des liens avec Moscou, affirmant que la Russie s’était ingérée dans le scrutin. Après deux ans d’enquête, le procureur spécial Robert Mueller avait finalement conclu à l’absence de preuves attestant d’une collusion entre la Russie et l’équipe du candidat Républicain.