La crise en cours est d'abord et avant tout une question interne au Soudan, mais d'autres nations peuvent contribuer à sa résolution pacifique en soutenant les initiatives de règlement des conflits, a déclaré Malik Agar, vice-président du Conseil souverain de transition du Soudan, dans une interview accordée à Sputnik Afrique.
"Dans toute querelle ou tout conflit, la première chose à faire est de faire appel aux voisins. Et si les voisins n'apportent pas l'aide attendue, on fait appel aux voisins éloignés [...]. Et nous pensons que les ’grands’ comme la Russie ont également un poids à faire valoir", a-t-il expliqué.
Cette déclaration a été faite après un entretien qui s’est tenu fin juin entre M.Agar et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à Moscou.
La feuille de route soudanaise prioritaire
M.Agar a souligné que tous les pays voisins avaient par ailleurs des chances égales de contribuer d'une manière ou d'une autre à la résolution du conflit en cours.
Toutefois, toute initiative de paix doit être conforme à la "feuille de route" du pays pour résoudre le conflit:
"Les pays voisins ont tous des chances de résoudre le problème au Soudan conformément à la feuille de route soudanaise, car Juba est l'un des voisins qui ont été touchés par la guerre. Vous avez l'Égypte, elle a été affectée, vous avez l'Éthiopie, vous avez le Tchad. Ce sont tous des pays, qui sont des voisins qui sont touchés", a-t-il rappelé.
M.Agar a expliqué que les réserves du gouvernement soudanais, concernant la feuille de route de l'initiative régionale, émanaient des dirigeants du quartet de l'IGAD, qui comprend le Kenya, l'Éthiopie, le Sud-Soudan et Djibouti.
"Nous avons émis des réserves sur la feuille de route de l'IGAD, puis cette feuille de route a été modifiée par nos soins et nous avons ensuite présenté notre feuille de route [...]. Nous pensons qu'il s'agit de notre problème et que nous devons y contribuer plus que les autres", a conclu le chef adjoint du Conseil souverain de transition du Soudan.
Le 15 avril, des affrontements avaient éclaté entre les forces armées régulières soudanaises et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), dont l'épicentre se trouvait dans la capitale du Soudan, Khartoum. Depuis lors, les combats ont saisi la capitale et la région occidentale du Darfour, malgré une série de trêves et d'efforts de la communauté internationale pour établir la paix.