L’importante contribution des pays occidentaux au conflit en Ukraine montre que l’Occident n’a pas l’intention d’aider l’Afrique à surmonter ses crises multidimensionnelles, avance auprès de Sputnik Afrique Abdoul Diallo, expert politique et géopolitique malien.
"Quelqu'un qui veut le développement ne finance pas une guerre. Quelqu'un qui veut faire disparaître la pauvreté ne va jamais financer une guerre", lance l’expert, faisant allusion à l’aide militaire et financière des pays occidentaux à Kiev.
Ils viennent "en pompiers"
Malgré ses nombreuses promesses, "l’Occident n’a jamais voulu aider l'Afrique", poursuit-il, interrogé sur le sommet sur un nouveau pacte financier mondial ouvert le 22 juin à Paris.
Le continent africain est confronté à diverses crises, qui "souvent sont elles-mêmes créées par l'Occident pour pouvoir nous enfoncer afin qu'ils puissent venir en pompiers en faisant semblant de nous faire sortir de crise, alors que ce sont eux-mêmes qui sont la cause de cette crise et de ces guerres", lance l’expert.
L’analyste reproche aux pays occidentaux de multiplier les beaux gestes et de ne jamais passer aux actes:
"Si leur intention était de voir l'Afrique se débarrasser de sa pauvreté, il fallait agir plutôt que de parler. Nous n'avons pas besoin de beaux discours. Nous avons besoin aujourd'hui de beaux actes".
"À la fin, c'est le naufrage"
Dans ce contexte, il ne faut pas s’attendre à d’importantes décisions lors de ce sommet, initié par le Président français, avance l’expert. Ce alors que la réunion ambitionne d'élaborer des mécanismes de soutien aux pays du Sud par les pays plus développés du Nord.
"Emmanuel Macron […], que moi-même d'ailleurs je traite d'enfant immature, ne fait que de très beaux discours attirant les gens vers l'espoir. Mais à la fin, c'est le naufrage, comme le Titanic", ironise l’analyste, qui est également chroniqueur du sommet pour Sputnik.
Politisation du sommet
En plus de la faible utilité possible de cette réunion internationale, certains peuvent en profiter pour faire des discours politisés. Par exemple, le dirigeant français s’est permis d’accuser la Russie de déstabiliser la situation en Afrique. Puis, le secrétaire du Trésor américain a évoqué l’Ukraine comme l’un des sujets possibles à aborder lors de cet événement qui réunit plus de 50 dirigeants mondiaux.
Cependant, pour Abdoul Diallo, "ce genre de rencontre ne doit pas être politisé".
Il estime que, globalement, la question de l'Ukraine est un exemple de politisation de l’instrumentalisation, "il y a beaucoup de pays occidentaux qui en tirent profit".
A contrario, le conflit en Ukraine peut être réglé, selon lui, "en un seul jour", et le Président russe, qui s’était exprimé sur la situation de l’Ukraine lors de sa rencontre récente avec la mission africaine à Saint-Pétersbourg, "n'a fait que dire la vérité".
"Il faut que chacun respecte son engagement. Et moi je vois que la Russie a respecté ses engagements par rapport à ça. Elle n'a pas attaqué, ce sont les Occidentaux qui ont attaqué", développe-t-il.