L’Algérie a réagi mardi aux propos de la ministre française des Affaires étrangères sur un couplet mentionnant la France réintégré à l’hymne national algérien, qui serait pour elle "à contretemps". Le chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf s'est dit "surpris", dans une interview à l'agence italienne Nova, que son homologue se "soit permis d’émettre un avis sur l’hymne national algérien".
Et d'ironiser que Mme Colonna pouvait aussi critiquer la musique de l’hymne national, "qui, peut-être, ne lui plaît pas non plus".
Des motifs politiques
Le diplomate a en outre regretté que "pour certains partis ou hommes politiques français, on a l'impression que l'Algérie est devenue un sujet facile à utiliser à des fins politiques". Pour lui, "certains adoptent ce genre de positions pour saisir des opportunités politiques".
Cela a été la première réaction officielle d'Alger aux propos gênants de la ministre française. Avant lui, lundi, trois partis politiques algériens, le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND) et le mouvement El Bina, avaient dénoncé une "déclaration provocatrice" et "peu diplomatique", relate l'agence Anadolu.
Par un décret signé en mai 2023, le Président Abdelmadjid Tebboune avait étendu le champ d'application de la version complète de l'hymne national algérien, "Kassaman". L’un de ses couplets est cependant hostile à la France, évoquant l'époque coloniale.