Après avoir été contrainte de "s’aligner" derrière la position des pays occidentaux, l’Afrique n’en a plus envie, estime au micro de Sputnik le Sénégalais Benoît Ngom, président de l'Académie diplomatique africaine (ADA).
Une réaction qui intervient alors que le nouveau gouvernement finlandais a évoqué ses projets de "couper" probablement "l'aide au développement" octroyé aux pays soutenant la Russie sur fond de conflit ukrainien. Sans pour autant préciser de quels États il s’agit, le ministre finlandais du Commerce extérieur Ville Tavio a indiqué que "le soutien à la Russie a été visible dans des pays africains", et que ces derniers "seront surveillés".
"Cela relève du néocolonialisme et du chantage. [Je n’ai] pas de chiffres de l'aide de la Finlande par rapport à l'Afrique. Et est-ce que [le ministre Tavio] parlait au nom de la Finlande ou bien voulait-il parler au nom du camp occidental? […] Ce genre de propos, ce sont des propos méprisants", a jugé Benoît Ngom.
Les menaces de sanctions, cela suffit
Il a ajouté qu’"on peut reconnaître [aux Africains] un peu d'intelligence", se rendre compte qu’ils sont "faibles économiquement", mais ont "leur capacité à résister".
"Les Africains, de façon générale, souhaitent simplement qu'on les laisse apprécier cette réalité, qui est ce conflit en Ukraine. [Ce n’est] pas la peine […] de les menacer chaque fois de sanctions. Je pense que si les Africains avaient peur de ces sanctions, ils se seraient alignés derrière les autres puissances qui se sont déjà exprimées là-dessus", a poursuivi le spécialiste sénégalais.