Plus de 8 millions de Maliens se rendront aux urnes ce 18 juin pour se prononcer sur la nouvelle Constitution proposée par les autorités de la transition au Mali. Il s’agit de la quatrième Constitution après l’actuelle qui date de 1992 et celles de 1960 et de 1974.
Les résultats de cette consultation sont attendus dans les 72 heures qui suivent la date du vote. Les forces de défense et de sécurité du Mali (FSD) avaient déjà accompli leur devoir, dimanche dernier, soit une semaine avant le vote des civils.
Ce référendum constitutionnel, qui intervient après deux coups d'État en août 2020 et en mai 2021, constitue une étape importante pour ce pays ouest-africain en vue d'un retour des civils au pouvoir, et mesure la capacité des autorités maliennes à organiser les prochaines élections prévues en février 2024.
Entre oui et non
Plusieurs partis et formations politiques, comme l’Alliance pour la démocratie au Mali et l'Union malienne du Rassemblement démocratique africain, ont exprimé leur soutien au projet de nouvelle Constitution. L’Union pour la République et la Démocratie (URD) qui appartient à l’opposition la soutient également.
Certains partis politiques et organisations religieuses s’y sont opposés. Selon le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), "les membres de la commission de finalisation n'ont pas été élus ni librement choisis".
La Ligue Malienne des Imams et Érudits pour la Solidarité islamique au Mali (Limama), quant à elle, a aussi exprimé son opposition à cette réforme, en raison du maintien du mot "laïcité" dans le texte.
Mardi, le Président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a appelé les citoyens à approuver la nouvelle Constitution.
"Même les Maliens de la diaspora ont été impliqués, mais aucune personne étrangère n'a été associée à sa rédaction", a-t-il fait observer.
En quoi consiste la nouvelle Constitution?
La nouvelle Constitution renforce les pouvoirs du futur Président, qui déterminera la politique de la Nation, et affirme l'attachement à la forme républicaine et à la laïcité de l'État.
Dans la nouvelle Constitution, "le gouvernement est responsable devant le Président", et non plus devant l'Assemblée nationale. L'initiative des lois appartiendrait au président et aux parlementaires, et non plus au gouvernement et à l'Assemblée nationale.
Le Président serait élu pour cinq ans et ne pourrait pas effectuer plus de deux mandats, selon le projet de Constitution.