Les États-Unis et la Russie renforcent leurs arsenaux nucléaires, selon un rapport du SIPRI

La modernisation des arsenaux nucléaires se poursuit à travers le monde, d’après un récent rapport de l'institut suédois SIPRI. La Russie et les États-Unis, les deux leaders dans ce domaine, possèdent à eux seuls 90% des armes nucléaires mondiales. Les autres membres du "club nucléaire" augmentent également leurs potentiels.
Sputnik
Les puissances nucléaires, dont la Russie et les États-Unis, poursuivent la modernisation de leurs arsenaux nucléaires, et le nombre d'armes nucléaires opérationnelles a commencé à augmenter, constate le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) dans son dernier rapport.
D'après ses données, en janvier 2023, les neuf États dotés d'armes nucléaires (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord et Israël) possédaient environ 12.512 ogives, dont près de 9.576 étaient mis en stocks militaires pour une utilisation potentielle, soit 86 de plus qu'en janvier 2022. Environ 2.000 d'entre elles, et dont la quasi-totalité appartient à Moscou ou à Washington, ont été maintenues en état d'alerte opérationnelle élevée, selon le SIPRI.
Plusieurs des pays concernés ont en outre déployé en 2022 de nouveaux systèmes d'armes nucléaires ou à capacité nucléaire.

Deux leaders mondiaux

La Russie et les États-Unis disposent ensemble de près de 90% des armes nucléaires mondiales, et la taille de leurs ogives utilisables semble être restée relativement stable en 2022, note l'institut. Washington est le plus grand possesseur d'armes nucléaires avec 1.770 ogives déployées, suivi de Moscou avec 1.674 ogives. Viennent ensuite Paris et Londres avec 280 et 120 unités respectivement.
Outre leurs armes nucléaires utilisables, ces deux pays possèdent chacun plus de 1.000 ogives retirées précédemment du service opérationnel et progressivement démantelées.

Pour les autres pays, même tendance

La taille de l'arsenal nucléaire de la Chine a également augmenté, passant de 350 ogives en janvier 2022 à 410 en janvier 2023, et devrait continuer de croître, assure le SIPRI. Pékin "pourrait potentiellement avoir au moins autant de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) que les États-Unis ou la Russie d'ici la fin de la décennie".
La France, de son côté, a poursuivi, entre autres, en 2022 ses programmes de développement d'un sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) de troisième génération et d'un nouveau missile de croisière aéroporté. Elle modernise également les systèmes existants.
Les autres pays du "club nucléaire" ne délaissent pas ce secteur. Même Israël, qui ne reconnaît pas publiquement posséder ce genre d'armes, est également soupçonné de moderniser son arsenal nucléaire, conclut le SIPRI.
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