Sept pays d’Afrique figurent au triste classement des crises de déplacement les plus négligées du monde en 2022 dressé par le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) dans son rapport datant du 1er juin.
"La réponse puissante aux souffrances infligées par la guerre en Ukraine a démontré ce que le monde peut apporter aux personnes dans le besoin. L’action politique pour les Ukrainiens a été percutante et rapide, les frontières maintenues ouvertes, le financement abondant et la couverture médiatique étendue. Ceux qui sont au pouvoir doivent faire preuve de la même humanité envers les personnes touchées par des crises dans des endroits comme le Burkina Faso et la République démocratique du Congo", indique le conseil.
Le classement repose sur trois critères, que sont le manque de financement humanitaire, le manque d’attention des médias et le manque d’initiatives politiques et diplomatiques internationales.
Le Burkina Faso, avec 14.000 morts et deux millions de personnes déplacées est en tête de liste.
La République démocratique du Congo (RDC) occupe la 2e place africaine et mondiale avec une couverture médiatique inexistante, un financement humanitaire de 47% et un engagement politique faible.
Le Soudan est le 3e pays africain du classement (4e place mondiale), avec une couverture médiatique très faible, un financement humanitaire de 54% et un engagement politique faible.
Viennent ensuite le Burundi (financement humanitaire de 52%), le Mali (financement humanitaire de 40%) et le Cameroun (un financement humanitaire de 55%). Les crises dans les trois pays sont très faiblement couvertes par les médias.
L’Éthiopie clôture le classement (financement humanitaire de 50%).
Seuls trois pays non africains sont aussi inclus dans le classement: la Colombie (3e place mondiale), le Venezuela (5e place mondiale) et le Salvador (9e place mondiale).
Pas trop tard pour aider les pays vulnérables
Selon le secrétaire général du NRC Jan Egeland, le monde n’a pas réussi à soutenir les plus vulnérables, mais cette situation peut être inversée. La vie de millions de personnes qui souffrent en silence peut s’améliorer si les fonds et les ressources sont alloués en fonction des besoins, et non des intérêts géopolitiques, et des gros titres des médias du jour.