Le New York Times décrit un "épineux problème" qui peut priver Kiev du soutien occidental

De nombreux soldats ukrainiens arborent des symboles nazis, ce qui défrise les soutiens de Kiev rapporte le New York Times. L’aveuglement des autorités ukrainiennes sur le sujet pourraient leur coûter chez, souligne le quotidien américain.
Sputnik
L’idéologie néo-nazie reste bien présente au sein des forces ukrainiennes. L’armée de Kiev continue d’entretenir une "relation compliquée avec l’imagerie nazie", à grands renfort d’insignes et d’écussons collés sur les uniformes, rapporte le New York Times.
Des dérives sur lesquelles les autorités ferment les yeux, mais qui commencent à lasser du côté des alliés occidentaux. Il est difficile pour les Européens de voir les Ukrainiens ressusciter des symboles que le continent à passer un demi-siècle à essayer d’éradiquer.
"Ce qui m'inquiète, c'est que les gens qui occupent des postes de direction à Kiev ne reconnaissent pas, ou ne veulent pas reconnaître comment ces symboles sont perçus en dehors d'Ukraine. Les Ukrainiens doivent de se rendre compte que ces images minent le soutien au pays", explique ainsi au New York Times Michael Colborne, chercheur du groupe Bellingcat qui étudie l'extrême droite internationale.
Mais plutôt que de prendre le problème à bras le corps, le gouvernement ukrainien préfère cacher la poussière sous le tapis. Kiev et ses alliés de l’Otan ont, par exemple, discrètement supprimé plusieurs photos de leur flux sur les réseaux sociaux, où l’on pouvait voir des soldats portant des symboles nazis sur leurs uniformes.

L’Occident entre deux chaises

La présence de néo-nazis dans les rangs ukrainiens met aussi les puissances occidentales en délicatesse, affirme le quotidien américain. Si les médias et les politiques commentent la présence des symboles nazis, ils admettront que la Russie a eu raison de lancer son opération spéciale et que les discours sur la dénazification de l’Ukraine sont justifiés. Mais s’ils ne commentent pas, alors ils laisseront ces idées dangereuses se propager.
Même les associations juives et les organisations contre la haine restent "largement silencieuses", admet le New York Times. En privé, beaucoup craignent d’être perçus comme adoptant le point de vue Moscou.
La Russie a plusieurs fois critiqué la propagation d’idées néo-nazies dans l’armée de Kiev. Mais le relativisme s’immisce aussi dans d’autres sphères de la société ukrainienne, qui a parfois du mal à assumer son passé. Fin 2022, plusieurs personnalités ukrainiennes avaient ainsi demandé qu’une pièce de théâtre ne soit pas jouée en Lituanie, car elle revenait sur la collaboration ukrainienne et l’Holocauste. Moscou avait critiqué une dérive grave.
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