Franc jeu. Moscou a toujours en tête de discuter d’un contrôle des armes nucléaires stratégiques, mais pose comme préalable que toutes les parties soient honnêtes dans ce débat, a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, Maria Zakharova.
"La Russie n'a pas abandonné les méthodes politico-diplomatiques d'assurance de sécurité, qui peuvent être mises en œuvre sous divers formats. Cependant, la vie montre que de telles méthodes ne peuvent être efficaces que si toutes les parties s'engagent réellement dans une coopération égale et constructive, en respectant honnêtement les accords conclus, sans essayer de tricher et de les tordre en leur faveur", a-t-elle ainsi affirmé.
La responsable a notamment déploré l’attitude des États-Unis, qui ne sont pas prêts à dévier de leur logique agressive visant à "infliger une défaite stratégique" à la Russie afin de la faire disparaître de la scène internationale. Maria Zakharova a appelé les Occidentaux à prendre conscience que "l'ère de la domination américaine" était révolue, et à jeter les bases d’un nouveau système à l'échelle planétaire.
"Si les États-Unis et leurs alliés de la coalition anti-russe sont vraiment intéressés par l'amélioration de la situation internationale et veulent reprendre le travail sur le contrôle des armements, ils devraient d'abord abandonner leur désir irresponsable de construire un monde selon le modèle américain et se détourner d’un chemin qui peut clairement conduire à une catastrophe mondiale", a-t-elle expliqué.
Le tango se danse à deux
Ce 2 juin, le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, avait déclaré que les États-Unis étaient prêts à engager des discussions bilatérales sur le contrôle des armements avec la Russie mais aussi avec la Chine. Des débats en vue de remplacer le traité START, qui expirera en 2026.
Début avril, Sergueï Lavrov avait déjà insisté sur le principe de réciprocité en matière nucléaire. "Il faut être deux pour danser le tango", avait résumé le ministre russe des Affaires étrangères.
Fin mars, Moscou avait annoncé déployer des armes atomiques chez son voisin biélorusse. Le Président Vladimir Poutine avait expliqué que Moscou ne faisait que reproduire la logique de Washington, qui menace depuis des décennies la sécurité russe en plaçant des ogives dans ses bases européennes.