"Frénésie dichotomique": Moscou répond aux protestataires ukrainiens en Afrique du Sud

Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a ironisé sur les protestataires ukrainiens qui ont entonné des chants soviétiques en marge d’une réunion des BRICS en Afrique du Sud.
Sputnik
Drôle de manière de protester. Des manifestants ukrainiens qui ont voulu perturber la réunion des ministres des Affaires étrangères des BRICS en Afrique du Sud, mais ils l’ont fait en chantant… des chants soviétiques, comme l’a fait remarquer Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe.
Les protestataires ont notamment entonné la chanson "Tchervona Routa", du compositeur et poète soviétique Volodymyr Ivassiouk. Une œuvre si célèbre qu’elle a donné lieu à une comédie musicale, contant l’amour d’un mineur de Donetsk avec une jeune fille des Carpates. Maria Zakharova s’est donc étonnée que des manifestants reprennent en chœur une telle chanson, alors que le gouvernement de Kiev fait au contraire tout pour gommer le "patrimoine commun" entre Russes et Ukrainiens, que ce soit au nom d’une lutte contre la culture russe ou d’une décommunisation.
"Les adhérents nationalistes choisissent comme symbole de +protestation+ une chanson apparue justement grâce à la politique multinationale et équilibrée de l'Union soviétique, celle-là même que les radicaux d'ultra-droite modernes aiment à stigmatiser aujourd'hui. C'est une frénésie dichotomique", a ainsi déclaré la responsable sur sa chaîne Telegram.

Censure en tous genres

Maria Zakharova s’est encore demandé jusqu’où Kiev pourrait aller dans la censure, pour effacer les œuvres et artistes soviétiques. La porte-parole a souligné le paradoxe, rappelant que l’URSS avait participé au rayonnement et au développement de la culture ukrainienne.
"Que faut-il faire maintenant des œuvres qui sont apparues dans la République socialiste soviétique d'Ukraine: chansons, films, peintures, livres? Que faire des personnes devenues célèbres grâce à la politique culturelle de l'URSS? Seront-ils également interdits? Un pseudo-ministère de la Culture ukrainien rédigera-t-il un code des œuvres autorisées créées avant 1991?", a-t-elle supputé.
Une ironie aigre-douce puisque Kiev a d’ores et déjà entrepris de censurer certaines œuvres russes. Le Parlement ukrainien, la Rada, a ainsi déclaré non grata la musique russe dans l’espace public et les médias, de tout artiste ayant acquis la citoyenneté russe depuis 1991.
Même refrain pour la littérature russe, avec l’interdiction d’imprimer des livres signés de citoyens russes, sauf ceux ayant renoncé à leur nationalité pour adopter la citoyenneté ukrainienne. En janvier, l’université Académie Mohyla de Kiev, le plus ancien établissement d'enseignement supérieur du pays, avait pour sa part banni intégralement l'usage du russe sur le campus. Certaines gares et stations ont fait de même.
Le 1er juin, les ministres des Affaires étrangères des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) s’étaient réunis au Cap, pour discuter notamment de la dédollarisation et de l’élargissement du groupe à d’autres États.
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