La Maison-Blanche est furieuse contre son ambassadeur en Afrique du Sud et s'efforce de sauver les relations avec Pretoria, relate le quotidien américain Politico.
Reuben Brigety, le chef de la mission diplomatique américaine en Afrique du Sud, a déclaré début mai que Pretoria avait livré des armements à la Russie. Ces allégations ont été exagérées et pourraient nuire aux intérêts américains à long terme, ont déclaré à Politico plusieurs sources dans l’administration Biden.
Le diplomate n'a pas été autorisé à faire de pareilles déclarations, et a également exagéré sur ce que les États-Unis savent, selon des sources du journal.
"Les choses que nous avons dites publiquement, nous sommes prêts à mettre la crédibilité du gouvernement américain derrière. Ce qu'il a dit était bien au-delà de cela", selon un haut responsable de l'administration Biden.
Impact négatif sur les relations entre les États-Unis et l’Afrique du Sud?
L'Afrique du Sud est "définitivement le leader de facto de l'Afrique subsaharienne", a déclaré auprès du journal une autre source, un responsable de l'administration Biden familier avec le sujet.
Bien que Washington n’ait pas besoin de Pretoria, "ce n'est pas intelligent non plus de faire d’eux un ennemi", selon lui.
Scandale diplomatique
Le 11 mai Reuben Brigety avait déclaré qu’il "parierait [s]a vie" sur le faitque l’Afrique du Sud avait livré des armes au navire russe Lady R qui était amarré à la base navale de Simon's Town du 6 au 8 décembre 2022.
La présidence sud-africaine a rejeté ces allégations. Pourtant le Président Cyril Ramaphosa a annoncé dans la foulée l’ouverture d’une enquête indépendante confiée à un juge à la retraite.
Pretoria a déclaré qu’il protesterait auprès de l’ambassadeur américain.
Le diplomate a ensuite échangé avec la cheffe de la diplomatie sud-africaine Naledi Pandor et a twitté le 12 mai être "reconnaissant d'avoir eu l'occasion de s'entretenir ce soir avec la ministre des Affaires étrangères et de corriger toute impression erronée" laissée par ses remarques publiques.
Le 15 mai, Cyril Ramaphosa a assuré que son pays n’avait pas de "preuves concrètes" corroborant la thèse de livraisons d’armes à la Russie.