Le conte de fée américain touche-t-il à sa fin? Le Fonds monétaire international (FMI) a en tout cas mis en garde contre un potentiel défaut de paiement. Kristalina Georgieva, la directrice de l’institution s’est inquiétée qu’aucun accord n’ait été encore trouvé entre démocrates et républicains pour relever le plafond de la dette, comparant la situation au célèbre conte de Cendrillon.
La responsable a appelé à ne pas "s'attarder jusqu'à minuit" pour trouver un compromis, au risque de voir le carrosse américain se transformer en citrouille, comme dans la fameuse histoire pour enfants.
"Nous avons tous lu le conte de fées sur Cendrillon. Cendrillon doit quitter le bal à minuit exactement. Nous en sommes à ce stade. Alors pourrions-nous, s’il vous plaît, résoudre ce problème avant que notre carrosse ne se transforme en citrouille? Ce n'est pas seulement la perte d'une chaussure à laquelle nous sommes confrontés", a-t-elle ainsi ironisé en conférence de presse.
Une tempête sur les marchés?
Un défaut de paiement américain aurait des conséquences importantes sur l’économie mondiale, a encore souligné Kristalina Georgieva. Cela mettrait le Trésor américain dans une situation très inconfortable, l’empêchant de régler certaines factures, ce qui ne manquerait pas d’avoir une répercussion sur les marchés.
"Nous serions alors en territoire inconnu. C'est une décision très dangereuse […] Le marché du Trésor américain est le point d'ancrage de la stabilité du système financier mondial. Si vous tirez l'ancre, l'économie mondiale, le navire sur lequel nous voyageons tous, voguera dans des eaux agitées et pire encore inexplorées", a ainsi déclaré la patronne du FMI.
Une analyse qui rejoint celle faite récemment par Nouriel Roubini. L’économiste américain, surnommé le "docteur Catastrophe" après ses prédictions sur la crise financière de 2008, avait assuré que les marchés allaient "s’effondrer" en cas de défaut de paiement de Washington.
Le plafond de la dette américaine est aujourd’hui fixé à 31.400 milliards de dollars. Un seuil qui a été dépassé en janvier dernier. L’administration Biden tente désormais de négocier avec le camp démocrate pour relever une nouvelle fois ce plafond, mais le temps presse.
Début mai, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen avait averti que le pays pourrait se retrouver en défaut le 1er juin. Trois semaines plus tard, elle a légèrement décalé ses prévisions pour le 5 juin.