L'Afrique ne doit pas redevenir un "terrain de bataille géostratégique", a déclaré jeudi le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat.
"Dans ce contexte international d'affrontement, des intérêts géopolitiques divergents, la volonté des uns et des autres menace de [recréer] de ce fait une nouvelle version de la guerre froide", a-t-il lancé au siège de l'UA à Addis Abeba, à l'occasion du soixantenaire de l'organisation.
"Dans ce jeu à somme nulle, où les gains des autres se traduisent par des pertes pour l'Afrique, nous devons résister à toutes les formes d'instrumentalisation de nos Etats membres", a poursuivi le responsable.
Moussa Faki Mahamat a salué les succès de l'OUA, "celui des indépendances et de la victoire contre l'apartheid, celui des progrès économiques significatifs, des sports, des arts, de l'accroissement du rôle international de l'Afrique".
L'Afrique tient bon malgré les difficultés
Il a parallèlement énuméré "les facteurs négatifs, tels que les changements inconstitutionnels de gouvernement et leur cortège d'oppression et de bâillonnement des libertés, l'insécurité, l'extension du terrorisme, l'extrémisme violent, la circulation incontrôlée des armes, les effets négatifs du changement climatique".
Pourtant, selon lui, "malgré les difficultés de tous ordres, l'Afrique reste caractérisée par sa grande capacité de résilience", comme à l'époque de la pandémie, où elle a pu "tenir bon".
"Preuve que si l'Afrique veut, elle peut, quels que soient la nature et les types d'adversité auxquels elle pourrait avoir à faire face", a-t-il martelé.
Président en exercice de l'UA, le chef de l'État comorien Azali Assoumani a dénoncé "les conflits inter et intra-africains" ainsi que "le terrorisme [qui] perdurent" et menacent "par conséquent la paix, la sécurité, la démocratie et le développement de notre continent".