L’Otan fait monter les tensions sur tous les théâtres. À la manœuvre sur le dossier ukrainien, l’Alliance atlantique agit aussi en mer Noire, où un navire russe a été récemment attaqué par des drones marins ukrainiens, alors qu’il assurait la sécurité de gazoducs près d’Istanbul. Une attaque cherchant à torpiller les relations entre Ankara et Moscou, explique à Sputnik Baris Hasan, coordinateur de la plateforme ATA (Asie-Turquie-Europe).
"Les provocations de ce type visent ouvertement à saper la coopération entre la Turquie et la Russie et à déstabiliser la région […] C’est une tentative d'étendre le pouvoir et l'influence de l'Otan en mer Noire."
L’Otan a déjà fait pression sur la Turquie pour qu’elle ouvre le détroit du Bosphore aux forces de l’Alliance, à rebours de la convention de Montreux de 1936, rappelle encore l’expert en relations internationales. Ankara a tenu bon, mais l’Otan continue de vouloir étendre ses forces en mer Noire.
L’Otan pourrait même renforcer la pression sur Ankara et multiplier ce type d’attaque en mer Noire, alors que la Turquie est entrée dans une importante séquence électorale, avance Baris Hasan. Mi-mai, le ministre turc de l’Intérieur avait d’ailleurs accusé Washington de vouloir interférer dans les élections présidentielles et législatives.
"Si après le second tour des élections, qui se tiendra le 28 mai, le gouvernement actuel reste en place, le nombre de ces provocations en mer Noire peut augmenter, mais parallèlement, la coopération turco-russe ne fera que se renforcer", explique ainsi Baris Hasan.
Attaque de drones marins
Le 24 mai, trois drones navals ukrainiens avaient tenté de s’en prendre à un navire russe patrouillant à 140 kilomètres du détroit du Bosphore. Le bâtiment Ivan Khours assurait en particulier la sécurité des gazoducs Turkish Stream et Blue Stream, qui acheminent du gaz russe en Turquie.
Les drones ont finalement été détruits par les forces russes. Les images de l’interception ont d’ailleurs fait le tour des réseaux sociaux.