L’exploitation des hydrocarbures continuent de cimenter les relations entre l’Iran et la Russie. Téhéran entend une nouvelle fois se tourner vers Moscou pour l’aider à exploiter une dizaine de gisement de gaz et de pétrole, a ainsi déclaré le ministre iranien du Pétrole, Javad Owji.
Le responsable a rappelé que le partenariat avec la Russie avait déjà porté ses fruits, expliquant que des discussions étaient en cours pour collaborer sur ses nouveaux gisements.
"Dans le secteur pétrolier et gazier, nous avons une étroite coopération avec des entreprises russes réputées. Au cours des deux dernières années, des contrats ont été signés et certains de nos champs sont déjà développés par des partenaires russes […] En plus des champs précédents, nous avons 10 autres gisements pour lesquels nous avons décidé d'impliquer des collègues russes", a-t-il ainsi expliqué.
Le vice-Premier ministre russe, Alexander Novak, a par la suite précisé la nature de ces nouveaux projets. Il a détaillé que six gisements étaient considérés comme pétrolifères par les sociétés russes. Côté gaz, le géant russe Gazprom pourrait collaborer avec des compagnies iraniennes sur les champs de South Pars et de Kish.
Une plateforme d’échange
Moscou et Téhéran envisagent par ailleurs de créer une plateforme d’échange électronique pour les ventes de gaz dans le sud de l’Iran, a par ailleurs annoncé le vice-Premier ministre russe. Le processus pourrait néanmoins prendre un certain temps, puisqu’il nécessite d’attirer partenaires et fournisseurs sur ce nouveau réseau.
Enfin, les deux pays discutent de la possibilité de réaliser des transactions en yuans. Plus de 80% des paiements irano-russes se font déjà devises nationales, a précisé le responsable russe.
Au-delà des hydrocarbures, l’Iran et la Russie continuent d’entretenir des relations diplomatiques étroites. Les deux pays essaient notamment de jouer les médiateurs pour recoller les morceaux entre la Syrie et la Turquie. Fin avril, des pourparlers avaient eu lieu en ce sens à Moscou.
L’Iran s’est par ailleurs rapproché du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ces derniers mois et songe à une adhésion, en vue de bâtir "un monde multipolaire", comme l’avait récemment expliqué le Président iranien, Ebrahim Raïssi. En 2021, Téhéran avait par ailleurs rejoint l’Organisation de coopération de Shanghaï, où siège aussi Moscou.