Quel que soit le résultat final au second tour de la présidentielle turque prévu pour le 28 mai, Ankara gagnera à entretenir et même développer les relations avec la Russie dans le domaine énergétique, a déclaré ce 15 mai à Sputnik Volkan Aslanoğlu, expert turc en énergie.
"Il est évident qu'en cas de victoire d'Erdogan au second tour, cette coopération sera maintenue à un niveau élevé […]. Si l'opposition l'emporte, elle ne voudra certainement pas perdre un partenaire tel que la Russie, en particulier dans le secteur de l'énergie, à moins bien sûr qu'elle ne veuille mourir de froid en hiver", a-t-il indiqué au micro de Sputnik.
Selon M.Aslanoğlu, si Recep Tayyip Erdogan reste au pouvoir, la Turquie pourrait devenir un centre énergétique majeur. À contrario, si c’est le candidat de l’opposition Kemal Kilicdaroglu qui sort vainqueur, il y aura quand même un flou, malgré les très gros investissements réalisés dans le secteur énergétique, même si Ankara et Moscou gagneraient à maintenir l'infrastructure en place.
Pour l’interlocuteur de Sputnik, le principal défi à relever pour l'alliance de l'opposition après son éventuelle victoire sera de rester partenaires de la Russie.
"Le second tour des élections donne à l'équipe de Kiliçdaroğlu du temps supplémentaire pour essayer de construire des relations avec la Russie de manière constructive", a conclu M.Aslanoğlu.
Présidentielle turque
Les Turcs ont voté massivement le 14 mai au cours du premier tour de l’élection présidentielle qui a vu un taux de participation dépassant les 88,8%.
Le Président sortant, Recep Tayyip Erdogan, a recueilli 49,5% de votes, contre 44,89% pour son adversaire le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, d'après le dépouillement de 99,87% des votes des électeurs.
Ce qui a engendré un second tour du scrutin, une première en Turquie.