"Récit fictif": le Mali dénonce le rapport de l’Onu sur l’opération antiterroriste à Moura

Le gouvernement malien de transition a dénoncé un "rapport biaisé" de l'Onu qui accuse l'armée malienne d'avoir exécuté au moins 500 personnes lors d'une opération antiterroriste à Moura. Bamako a ouvert une enquête judiciaire contre les rapporteurs pour "espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l'État" et "complot militaire".
Sputnik
Le Mali a vivement réagi au rapport de l’Onu concernant l’opération antiterroriste conduite en avril 2022 par les forces armées maliennes à Moura, région de Mopti, au centre du Mali.
Les autorités de transition ont dénoncé "ce rapport biaisé, reposant sur un récit fictif et ne répondant pas aux normes internationales établies", a déclaré le 13 mai le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga.
De plus, le gouvernement de transition dit avoir appris "avec stupeur" que la mission qui a établi le rapport onusien "avait utilisé des satellites au-dessus de Moura pour obtenir des images", sans son autorisation. Il s'agit d'une "manœuvre clandestine contre la sécurité du Mali".
Bamako a "immédiatement" ouvert une enquête judiciaire contre la mission en question et "ses complices" en les accusant "d'espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l'État" et de "complot militaire".

Opération à Moura

"Aucun ressortissant de Moura n’a perdu la vie pendant l’opération militaire", affirme le communiqué qui indique que, parmi les morts, "il n’y avait que des combattants terroristes", sans donner de chiffres.
Suite à l’opération, la justice militaire a cependant ouvert une enquête "pour élucider les éventuels cas de violation des droits de l’homme", ajoute le communiqué. Les enquêteurs ont avancé l’hypothèse "d’un affrontement ayant provoqué des morts par projectiles", toujours selon le communiqué malien.

Rapport de l’Onu

Le 12 mai, après sept mois de travail, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a rendu public le rapport concernant les événements à Moura. Au moins 500 personnes, dont une vingtaine de femmes et sept enfants, auraient été "exécutées par les Forces armées maliennes et les personnels militaires étrangers", selon ce document.
De plus, "58 femmes et jeunes filles ont été victimes de viol et d’autres formes de violences sexuelles perpétrées par des éléments des forces armées maliennes".
Concernant la Katiba Macina, groupement terroriste contre qui a été menée l’opération, "une trentaine de membres" de ce groupe "auraient été tués" au cours de celle-ci.
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