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La CPI reflète "la tendance de la globalisation à être un système néocolonial", pour une analyste

Pretoria met tout en œuvre pour faire venir Le Président de la Russie au prochain sommet des BRICS. Vladimir Poutine est sous mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, mais, selon l’analyste française Karine Béchet-Golovko, la visite du Chef d’État russe en Afrique du Sud pourrait montrer les limites de cet "organe de gouvernance globale".
Sputnik
"La justice pénale internationale, comme on l'a vu depuis toujours, c'est ce que l'on appelle ‘la justice des vainqueurs’. Peu importe que ces vainqueurs soient des vainqueurs militaires [...] ou idéologiques, c'est à dire ses tenants du monde de la globalisation", estime Me Béchet-Golovko. Cette justice "est mise en place non pas pour réellement défendre des droits au nom d'une certaine conception de l'équité mais pour défendre un ordre précis. En l'occurrence, ce sont des organes de gouvernance globale".
Selon la professeure de droit, "le contentieux de la Cour pénale internationale souligne aussi cette tendance de la globalisation à être un système néocolonial. C'est à dire que, comme partout, on revient et on garde cet adage classique selon lequel le souverain ne peut pas être jugé en sa cour. Ce qui fait que ces pays anglo-saxons et certains pays occidentaux se sont mis hors de portée de la juridiction de la Cour pénale internationale, se considérant comme les suzerains de ce système". "Il serait bon que les pays africains reconsidèrent les mécanismes de leur souveraineté nationale et sortent de cette juridiction qui ne leur apportera strictement rien", ajoute-t-elle.
Quant à la visite du président russe au sommet de BRICS, selon l'experte, "si Vladimir Poutine participe de manière virtuelle, ça n'a rien de catastrophique. Il participe dans de nombreux événements à distance. Cela a toujours existé indépendamment et même avant ce mandat d'arrêt. L'intérêt pour lui de participer physiquement, c'est que dans ce cas, il montre la limite et des possibilités réelles de la Cour pénale internationale". "La Cour pénale internationale, comme tout autre organe international, ne dispose d'aucune force de l'ordre pouvant agir partout dans le monde pour mettre en exercice les décisions qu'ils prennent", rappelle Karine Béchet-Golovko.
Retrouvez également dans ce numéro:
- Alexeï Andreïev, représentant commercial russe à Rabat, sur le Salon international de l’agriculture du Maroc et les perspectives de coopération russo-africaine dans le secteur agroalimentaire.
- Andreï Souzdaltsev, politologue russe, sur les chances de prolongation de l’accord céréalier.
- Nakhana Diakité Prats, experte malienne en diplomatie culturelle, sur la non-restitution des biens culturels et archives africaines à l’occasion de la journée du patrimoine mondial africain
Notre revue de presse abordera les sujets suivants:
-La date du référendum constitutionnel au Mali a été annoncée.
- L’Iran souhaite prendre part à la création d’un monde multipolaire en adhérant aux BRICS.
- François Fillon menace de vendre des rillettes sur la Place Rouge.
- Saint-Pétersbourg souhaite développer la coopération avec l’Afrique.
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