Budapest: il ne fallait pas confier à Bruxelles l'exportation du blé ukrainien

Au lieu de l'Afrique et des pays pauvres du Moyen-Orient, les céréales ukrainiennes ont été fournies à l'Europe, a regretté à Bruxelles le chef de la diplomatie hongroise. Il ne fallait donc pas confier à l'UE le règlement de ce problème, pourtant crucial pour la sécurité, a-t-il estimé.
Sputnik
Il s'est avéré "qu'on ne peut pas compter sur Bruxelles" quant à l'exportation du blé ukrainien, a déclaré ce mercredi le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto à l'issue d'une réunion des chefs des diplomaties de l'UE.
S'agissant de la crise alimentaire, il a rappelé que l'objectif était que l'Europe contribue à l'exportation, revêtant une importance critique, des produits agricoles ukrainiens vers l'Afrique et le Moyen-Orient.
Mais "après l'ouverture des corridors dits de solidarité, les produits agricoles ukrainiens sont arrivés en Europe centrale et y sont restés. En pratique, ce qui s'est passé, c'est qu'au lieu d'approvisionner l'Afrique en nourriture, ils ont détruit les producteurs d'Europe centrale", a-t-il martelé, cité par les médias hongrois.

Un risque pour la sécurité

"Il est donc prouvé en pratique qu'on ne peut pas compter sur Bruxelles dans des dossiers aussi critiques."
Entre-temps, l'approvisionnement alimentaire "comporte un grave risque pour la sécurité, car elle affecte le plus les États africains et du Moyen-Orient les plus vulnérables, et peut donc susciter des violences, entraîner une augmentation de la menace terroriste, et déclencher ainsi une nouvelle vague d'immigration".
Cependant, l'Europe ne serait pas en mesure de gérer une autre vague massive de migration dans son état actuel, a-t-il averti.
En effet, selon les données de l'Onu, dans le cadre de l'accord céréalier conclu en 2022 à Istanbul, 50% des céréales ukrainiennes sont allées en Europe et seulement 2,5% en Afrique.
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