Un grand rassemblement pour réclamer le retrait la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) s’est tenu le 28 avril au Palais de la Culture de Bamako, relate le site malien d’information Maliweb.
Plus de 3.000 personnes, dont des femmes brandissant des balais, ont participé, debout sur les remparts, à l’action organisée par le mouvement Yèrèwolo ("hommes dignes").
Adama Ben Diarra alias Ben le Cerveau, leader du mouvement, a mis le feu à un casque de couleur bleue en un geste qui représente, selon lui, la fin de la Minusma au Mali. Il a appelé tous les Maliens à camper sans violence devant le QG de la Minusma à partir du 23 juin.
Selon Maliweb, des actions de protestation contre cette organisation onusienne ont également été prévues dans plusieurs autres villes du Mali, comme à Gao.
"Rapports mensongers", manipulations et influence étrangère
Au cours de la manifestation, plusieurs leaders de mouvements de la société civile ont fait des discours pour dénoncer ce qu’ils appellent le double jeu de la Minusma sur le sol malien.
"La Minusma est une fabrication française. Elle est dirigée par des militaires français et alliés. Elle continue d'entretenir la guerre et la peur au Mali et de soutenir les terroristes", a affirmé Sidiki Kouyaté, porte-parole du mouvement Yèrèwolo, cité par Maliweb.
Selon lui, la Minusma fait des rapports mensongers tous les trois mois dans le but de démoraliser et de démobiliser les troupes maliennes et a engagé des poursuites judiciaires contre les plus hautes autorités du Mali devant les juridictions internationales.
"Le tribunal de l’histoire a jugé la Minusma. Et le verdict rendu par le meilleur juge, le Temps, a désigné la Minusma comme ennemi de la paix au Mali", a-t-il conclu.
Pour Jeamille Bittar, porte-parole du Mouvement du 5 juin et rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), cette force onusienne s'est spécialisée dans la manipulation, dans la division, la discorde, des accusations gravissimes concernant les droits de l'Homme.
"Des emplois bien payés à la Minusma. Voici la principale raison pour laquelle certains veulent saborder notre lutte patriotique", a-t-il indiqué.
Tensions entre le Mali et la Minusma
En février, le gouvernement malien avait décidé d’expulser un haut responsable de la mission onusienne.
En mars, les autorités maliennes avaient critiqué la Note trimestrielle sur les atteintes aux droits de l’homme de la Minusma.