Pékin pourrait s’investir plus lourdement sur le dossier ukrainien, si des frappes venaient à toucher le territoire russe, révèlent les récentes fuites du Pentagone relayées par le Washington Post.
Dans des documents confidentiels ayant fuité, un analyste de la CIA affirme, en effet, que Pékin augmenterait son soutien à Moscou en cas d’attaques ukrainiennes contre la Russie. Si ces frappes étaient perpétrées via un armement fourni par les occidentaux, la Chine tiendrait alors "Washington directement responsable de l’escalade du conflit". Pékin serait alors susceptible d’armer Moscou, selon ces fuites.
D’autres documents "montrent à quel point les forces ukrainiennes se sont épuisées après plus d'un an de conflit", rapporte encore le Washington Post. Ces fuites auraient d’ailleurs fortement déplu du côté de Kiev, qui cherchent à garder le secret sur l’état de ces troupes et armements.
"Un haut responsable ukrainien a déclaré que les fuites avaient provoqué la colère des dirigeants militaires et politiques de Kiev, qui ont cherché à dissimuler au Kremlin les vulnérabilités liées aux pénuries de munitions et à d'autres données sur le champ de bataille", écrit ainsi le quotidien américain.
Un soutien de poids
La Chine a marqué son soutien à la Russie ces dernières semaines de diverses manières. Le Président chinois Xi Jinping a notamment été reçu par son homologue russe, Vladimir Poutine, fin mars. Les deux dirigeants ont signé plusieurs accords pour renforcer leurs partenariats. Le chef d’État chinois a notamment déclaré que les relations sino-russes revêtaient désormais une "importance vitale pour l’ordre mondial moderne et le destin de l’humanité".
Pékin a par ailleurs proposé un plan de paix en douze points pour résoudre le conflit en Ukraine. Ce programme insiste notamment sur les garanties de sécurité réclamées par la Russie vis-à-vis de l’Occident.
Ce 6 et 7 avril, des documents confidentiels du Pentagone avaient fuité sur les réseaux sociaux Twitter et Telegram. Certains avaient trait au conflit ukrainien, détaillant le calendrier des livraisons d’armes à Kiev ou l’avancement de la formation des troupes ukrainiennes.
Ces fuites pourraient témoigner d’une "frustration" au sein des services de renseignement américains, au vue des politiques agressives menées par l’administration Biden, comme l’expliquait récemment à Sputnik Karen Kwiatkowski, ancienne analyste du Pentagone.