L’ambassadeur russe à Copenhague a pointé le manque de crédibilité de l’enquête menée par le Danemark, l'Allemagne et la Suède concernant les explosions des Nord Stream.
"Le secret persistant de l'enquête […] ainsi que le refus de coopérer avec la Russie sapent sa crédibilité", a argumenté Vladimir Barbine auprès du New York Times.
La semaine dernière, en présence de l’opérateur du gazoduc, Nord Stream 2 AG, l'Agence danoise de l'énergie (DEA) a extrait de la mer Baltique un objet qui se trouvait à proximité. Dans son communiqué suite à l'examen, la DEA a affirmé qu’il s’agissait d’une bouée fumigène vide.
Or, selon l'ambassadeur, des spécialistes à Moscou croient que l’objet faisait partie d'un engin explosif.
Une enquête internationale refusée par l’Occident
Le Kremlin avait auparavant salué le fait que la partie danoise ait invité l’opérateur du Nord Stream à participer à l’examen de l’objet.
Les explosions des gazoducs ont été qualifiées par la Russie d’acte de terrorisme international. Moscou a toujours appelé à mener une enquête internationale pour en identifier les responsables. À ce titre, Moscou et la Chine ont avancé un projet de résolution proposant de créer une commission internationale chargée de mener une enquête transparente et impartiale sur les explosions. Or, le 27 mars, le Conseil de sécurité de l’Onu a rejeté le texte.
Diverses versions
Début février, le journaliste américain Seymour Hersh a publié une enquête dans laquelle il imputait la responsabilité des explosions aux services de renseignement américains. Selon lui, des plongeurs ont déposé des explosifs sur les conduites en marge de l’opération de l’Otan Baltrops 2022.
Un mois plus tard, le New York Times et le Zeit ont pointé du doigt un groupe pro-ukrainien, dont les actions n’auraient pas été nécessairement connues de Kiev. Selon ces médias, l’opération aurait été réalisée à partir du voilier Andromeda Bavaria Cruiser, loué à une société située en Pologne.
Vladimir Poutine a qualifié cette version de balivernes. Selon lui, ce genre d'opération ne pouvait être réalisé qu'avec l'assistance d'un État disposant de certaines technologies.
Cet avis est partagé par des experts militaires et maritimes norvégiens et suédois. Ainsi, l’officier de marine et analyste à l'Institut danois d'études stratégiques et de guerre Johannes Riber, contacté par le NYT, a qualifié l'hypothèse relatée par les médias occidentaux de "théorie de James Bond".