Le suicide français? La Convention citoyenne favorable à l'euthanasie et au suicide assisté

Les 184 Français réunis dans la convention citoyenne sur la fin de vie ont rendu un rapport préconisant les aides actives à mourir.
Sputnik
Le format des Convention citoyennes continue d’avoir la côte en France. Après celui du climat, qui avait réuni 150 Français tirés au sort pour discuter des questions environnementales en 2019, c’est désormais au tour de la Convention citoyenne sur la fin de vie de rendre ses conclusions.
Dans son rapport final, l’assemblée préconise d’ouvrir une "aide active à mourir" (AAM), pour permettre l’euthanasie et le suicide assisté. Les citoyens conseillent au gouvernement d’engager des "changements profonds" sur le sujet, estimant que le cadre pour accompagner la fin de vie n’était aujourd’hui pas adapté, du fait d’une "inégalité d’accès" aux soins sur le territoire.
Dans le détail, 76% des citoyens de la Convention se sont prononcés en faveur de l’ouverture de l’AAM, alors que 23% estimaient que le cadre juridique actuel était suffisant. Les contestataires soulignaient notamment que l’instauration d’une aide active à mourir pouvaient entraîner des "dérives" sur les personnes dépendantes ou souffrant d’altération du discernement. Mais leur voix n’a visiblement pas été entendue.
Une majeure partie de la Convention citoyenne conseille en outre de laisser le choix entre l’euthanasie et le suicide assisté (40%). La première option impliquant l’administration par un soignant d’un produit létal, alors la seconde nécessite que le patient réalise lui-même le geste final. Seuls 28% des citoyens souhaiteraient que l’euthanasie demeure une "exception", pour éviter de trop impliquer les soignants.

Pour qui?

Le rapport de la Convention se montre néanmoins plus prudent sur les personnes ciblées par ces aides à mourir. Les participants préconisent de réserver ces dispositifs aux patients dans des situations incurables, éprouvant une souffrance résistant à tout traitement. Certains ont suggéré de conditionner le procédé à un pronostic vital engagé.
Les membres de la Convention citoyenne se disent en outre "partagés" sur l’ouverture des AAM aux mineurs et aux personnes endurant des souffrances psychiques. Le rapport doit être présenté au Président français Emmanuel Macron ce 3 avril.
Les débats sur la fin de vie continuent cependant de cliver l’opinion publique. Début janvier, des milliers de protestants étaient ainsi descendus dans les rues de Paris pour manifester leur opposition à l’euthanasie.
D’autres pays européens se penchent également sur ce sujet et les obstacles juridiques sont parfois importants. En Italie, la Cour constitutionnelle avait ainsi rejeté une demande de référendum sur la décriminalisation de l'euthanasie, en février 2022.
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