Parti pour durer. La Russie, qui avait déjà restreint sa production de pétrole de 500.000 barils par jour en mars, va étendre son programme jusqu’à la fin de l’année, a annoncé le vice-Premier ministre russe Alexander Novak.
Moscou s’aligne ainsi sur la décision de plusieurs autres membres de l’Opep+, comme l’Arabie saoudite, le Koweït ou les Émirats arabes unis, qui ont aussi décidé de réduire leur production.
"En agissant comme un acteur responsable, dans le cadre des mesures de prudence contre une plus grande volatilité du marché, la Russie mettra en œuvre une réduction volontaire de sa production de 500.000 barils par jour jusqu'à la fin de 2023, à partir du niveau moyen évalué en février", explique ainsi Alexander Novak dans un communiqué.
Moscou avait déjà lancé un programme de réduction début février, qui avait été reconduit au 21 mars.
Mesure de rétorsion contre le plafonnement
En mai 2022, l’Union européenne avait décidé d’un embargo sur le pétrole russe. Cette mesure s’était vu doubler d’un plafonnement des prix du baril, adopté par les pays du G7 début décembre. En réaction, Moscou avait décidé de ne plus vendre son or noir aux États observant ce plafond, réduisant volontairement sa production de 500.000 barils, soit 5% de baisse.
La Russie continue néanmoins de vendre son pétrole à divers autres acheteurs. Les achats chinois et indiens ont notamment augmenté. L’Afrique est également devenue un marché de choix pour Moscou et certains pays ont même doublé leurs importations, comme le Maroc, la Tunisie, le Sénégal ou le Ghana.
Même refrain pour les dérivés du pétrole (diesel, produits raffinés), sous embargo en Europe, qui se trouvent de nouveaux débouchés en Afrique du Nord.
Ces mouvements ont récemment fait dire au média Bloomberg que le commerce du pétrole vivait un tournant radical. Le centre de gravité des raffineries s’est notamment déplacé de l’Ouest vers l’Est, poussant à la construction de nouveaux navires pétroliers.