Dans bon nombre de pays en Europe, soit en Pologne, en Slovaquie, en Bulgarie et en Roumanie, les fermiers tirent la sonnette d’alarme face à la surabondance en céréales depuis l’Ukraine, relate l’agence Bloomberg.
Les agriculteurs s’inquiètent que le blé ukrainien menace leur propre business après que leurs États ont abondement aidé l’Ukraine à l’exporter. Maintenant, les céréales s’accumulent sur leur sol, sans atteindre les côtes des pays qui en ont besoin, problème que la Russie a, d’ailleurs à plusieurs reprises, dénoncé.
De grandes quantités de produits locaux dans ces pays restent invendues, sans compter la baisse des prix de ceux-ci. Les produits concernés sont les tournesols, du blé, du maïs, etc.
En Bulgarie, les agriculteurs ont protesté le 29 mars en bloquant pour trois jours les passages frontaliers avec la Roumanie voisine. Le 17 mars, un groupe d'agriculteurs vêtus de gilets jaunes a assailli le ministre polonais de l'Agriculture, Henryk Kowalczyk, lors d'une foire agricole à Kielce, dans le sud du pays. Les fermiers roumains se sont rendus à Bruxelles pour manifester devant le bâtiment de la Commission européenne.
Que disent les autorités?
Le problème commence à revêtir un caractère politique. La Pologne et la Slovaquie organisent bientôt des élections et les agriculteurs représentent une circonscription considérable. L’ancien Premier ministre slovaque qui rejette les sanctions antirusses est actuellement en tête des sondages.
Varsovie soutient Kiev et a transféré il y a quatre mois 20 millions de dollars pour l’aider à exporter ses céréales vers l'Afrique, mais tout a ses limites.
"Cela ne peut se faire aux dépens des agriculteurs polonais et des marchés locaux", a déclaré le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.
La Commission européenne doit limiter la quantité de l'approvisionnement ukrainien entrant dans l'Union européenne car cela déstabilise les marchés locaux, a-t-il ajouté.
Le 31 mars, les Premiers ministres de plusieurs pays de l'UE ont demandé à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen d'intervenir dans la crise provoquée par l'afflux de céréales en provenance d'Ukraine.