Sommés de quitter la Laure des Grottes de Kiev ce 30 mars, les moines de l’Église orthodoxe ukrainienne relevant du patriarcat de Moscou tiennent le coup.
Après l’expiration le 29 mars de l’ultimatum posé par le ministère ukrainien de la Culture, les religieux n’ont pas laissé entrer les représentants de la commission ministérielle censée procéder à l’inventaire des biens. Pour autant, des policiers armés stationnent sur le territoire du monastère.
"La Laure est un sanctuaire. Les croyants prient, les journalistes filment, la police armée de fusils automatiques est à l’entrée et sur le territoire. On a appris que les membres de la commission ont quitté les lieux. Merci à tous pour vos prières", a indiqué l’Église orthodoxe ukrainienne canonique.
Le supérieur de la Laure a déclaré ce jeudi 30 mars qu'il ne laisserait pas les émissaires du gouvernement entrer sur le territoire du monastère jusqu'à ce qu'il y ait une décision de justice correspondante.
La commission a déposé une plainte auprès de la police, relatant que "de nombreux inconnus" l’ont empêchée d’entrer dans la Laure, a déclaré le ministre ukrainien de la Culture. Ses membres envisageraient de s’y rendre de nouveau le 31 mars.
Persécution de moines
Les pressions sur l'Église orthodoxe ukrainienne canonique, qui compte des millions de fidèles et qui est locataire de la Laure des Grottes de Kiev, ont commencé dans les années 1990. En 2018, elles se sont transformées en campagne d'État. L'Église orthodoxe d'Ukraine, rivale de la canonique, a été créée à partir d'organisations schismatiques.
La plus grande vague de persécutions de l'histoire moderne du pays a été entamée en 2022. Invoquant les liens de l’Église canonique avec la Russie, diverses régions ukrainiennes ont interdit ses activités. Un projet de loi a été soumis au parlement pour l'interdire dans tout le pays.