"L'éducation d'environ 750.000 enfants a été perturbée" dans le Nord-Kivu et l'Ituri, les deux provinces de cette région les plus touchées par les violences armées en cours depuis près de 30 ans, indique, ce mercredi 29 mars, le bureau en RDC du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNCEF).
Entre janvier 2022 et mars 2023, au moins 2.100 écoles dans les deux provinces "ont été contraintes de cesser leurs activités" à cause de détérioration de la sécurité, ajoute le communiqué.
Selon l'UNICEF, 119 écoles "ont été attaquées, occupées ou temporairement utilisées par des groupes armés", près de 1.700 ont dû fermer "en raison de l'insécurité persistante, principalement parce qu'elles se trouvent dans des zones contrôlées par des groupes armés". Près de 300 autres "ne peuvent pas fonctionner car elles sont utilisées comme abris par des personnes déplacées".
Selon l'Unicef, "l'insécurité a particulièrement affecté près de 240.000 enfants récemment déplacés qui vivent dans de vastes camps autour de Goma", le chef-lieu du Nord-Kivu.
La majorité de ces enfants "ne peuvent pas du tout aller à l'école", déplore l'UNICEF. "Seule une minorité d'enfants peuvent accéder à des "Espaces amis des enfants" soutenus par l'Unicef ou à des centres d'apprentissage temporaires.
En plus des exactions récurrentes de groupes armés, le Nord-Kivu est affecté depuis fin 2021 par la résurgence de la rébellion du M23 ("Mouvement du 23 mars"). Ce mouvement s'est emparé de vastes pans de territoire dans la province, provoquant le déplacement de centaines de milliers de personnes.
Dans son rapport trimestriel sur la RDC, le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, s'est alarmé, lundi, d'une "montée abrupte" de la violence dans l'est de la RDC, avec plus de 700 civils tués par des milices depuis décembre dernier.