Le climat social continue de se détériorer en France. Au-delà des ravages de l’inflation et des grognes autour de la réforme des retraites, les tensions entre communautés s’accentuent. Les actes racistes, xénophobes ou antireligieux ont ainsi connu une hausse de 5% en 2022, selon le service statistique du ministère de l'Intérieur (SSMSI).
Au total, 12.600 infractions de ce type ont ainsi été recensées en 2022, dont 6.600 crimes et délits et 6.000 contraventions. La majorité des faits reste cependant du domaine des "injures, provocations et diffamations".
Paris, la Seine-Saint-Denis et le Bas-Rhin sont les zones les plus touchées par les crimes et délits racistes. À l’inverse, le Morbihan, la Vendée et les départements d’Outre-mer comme La Réunion sont moins concernées. Mayotte semble également épargnée, malgré les violences qui ont émaillé l’île et les tensions entre la communauté mahoraise et l’immigration comorienne.
Victimes africaines
Les victimes sont la plupart du temps des hommes, âgés de 25 à 54, mais aussi souvent des étrangers issus de pays d’Afrique, particulièrement pour les atteintes à caractère raciste. Les auteurs sont souvent plus âgés que les victimes (40 ans en moyenne) et la part des femmes y est plus importante (25% contre 15% des victimes), a indiqué le ministère de l'Intérieur.
Ces chiffres sont dévoilés alors que le gouvernement semble avoir mis de l’eau dans son vin concernant son futur projet de loi immigration. Sur la table depuis plusieurs mois, celui-ci va finalement être ajourné et découpé en plusieurs textes courts, a annoncé Emmanuel Macron. Un réagencement décidé après le bras de fer parlementaire sur la réforme des retraites, qui a vu le gouvernement utiliser le 49.3, avant d’être visé par une motion de censure, finalement rejetée.
Certains ont déjà fustigé ce redécoupage, comme le Président du Sénat Gérard Larcher, qui a accusé le gouvernement de vouloir "saucissonner" le projet de loi.