Le 20 mars, des médias ont annoncé la libération d'Olivier Dubois, de nationalité française et de Jeffrey Woodke, de nationalité américaine, tous deux otages de groupes terroristes. Cependant, tout en se réjouissant de cette libération, le gouvernement du Mali semble dénoncer avec véhémence les conditions ayant permis de les libérer, a appris Sputnik auprès d'une source officielle malienne proche du dossier.
Car selon le renseignement malien, cette libération n'a été obtenue qu'en contrepartie du versement par les autorités françaises de "millions d'euros" aux terroristes du Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (GSIM), une branche de Daech*.
"Il est important de rappeler qu'en application des normes internationales pertinentes, notamment la résolution S/RES/2462(2019) du Conseil de sécurité des Nations unies, il est demandé aux États d’empêcher les terroristes de tirer profit, directement ou indirectement, du versement de rançons", a souligné la source.
Selon elle, le montant payé par la France sera utilisé par les terroristes pour en recruter d'autres et s'équiper en armement, au moment où ils subissent de lourds revers de la part des Forces armées et de sécurité maliennes.
"La duplicité du Niger"
La libération des otages a eu lieu au Niger.
"La duplicité du Niger ne fait l'ombre d'aucun doute", a en outre déclaré le responsable. Le Président Mohamed Bazoum "fait semblant de lutter contre le terrorisme, en envoyant son chef d'état-major général des armées au Mali pour promouvoir la coopération militaire. Quelques semaines après, il contribue activement à la libération d'otages, contre paiement de rançon. Une ressource financière qui renforcera les terroristes", est persuadée la source de Sputnik.
Accusations à l'égard de la France
D'après elle, M.Bazoum a également libéré de prisons, "dans des conditions floues", des terroristes de l'EIGS (État islamique dans le Grand Sahara)* qui étaient détenus au Niger.
"Cette action illustre encore le rôle de la France dans la promotion du terrorisme international", martèle le responsable. Selon lui, "elle ne cesse d'entraver le traitement de la demande du Mali, appelant le Conseil de sécurité de l'Onu à tenir une session spéciale afin de présenter les preuves de l'implication de la France dans la promotion du terrorisme au Mali".
Pour lui, il s'agit d'un "fait grave de la part d'un État membre permanent du Conseil de sécurité à l’origine de la déstabilisation du Mali et du Sahel".
La libération du Français
Le journaliste français Olivier Dubois, otage pendant deux ans de djihadistes au Mali et libéré le 20 mars, est arrivé mardi à la mi-journée à la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, où il a été accueilli par Emmanuel Macron, relate l'AFP.
Obtenir sa libération était "une priorité de la France", qui a agi "avec discrétion" pour y parvenir, a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, le 21 mars à l'Assemblée nationale.
*Organisation terroriste interdite en Russie