Seulement 55% des produits agricoles partis d’Ukraine depuis la signature de l’accord céréalier en 2022 seraient arrivés dans les pays d’Afrique du Nord et d’Asie fortement dépendants des matières premières provenant des zones touchées par le conflit, a annoncé le 18 mars l’association italienne des agriculteurs Coldiretti.
Selon cette dernière, 24,2 millions de tonnes de produits agricoles sont parties d’Ukraine d’août 2022 à février 2023. Le maïs en représentait 49,3%, alors que 27,2% sont du blé tendre, 5,4% de la farine de tournesol et 5,1% de l’huile de tournesol.
Ces produits ont quitté les ports de Tchernomorsk (36,4% du total), Youjny (35,8%) et Odessa (27,8%) au cours de ces 210 jours.
Quels seraient les réels bénéficiaires?
À la base, l’accord céréalier a été signé en juillet 2022 par la Russie, l’Ukraine, la Turquie et l’Onu pour faciliter la livraison des produits agricoles ukrainiens aux plus nécessiteux, notamment les pays africains. Selon l’association italienne, c’est la Chine, l’Espagne, la Turquie et l’Italie qui ont en fait le plus bénéficié de l’accord.
Le Président russe a précisé ce lundi 20 mars, lors de la 2e conférence parlementaire Russie-Afrique, que des pays "rassasiés de l’Europe" ont obtenu 45% des volumes de blé dans le cadre de cet accord, alors que les pays pauvres d’Afrique n’en ont eu que 3%. Vladimir Poutine a promis d’aider gratuitement ces derniers avec des céréales russes si l’accord n’était pas prolongé après le 18 mai.
L’initiative céréalière d’Istanbul a été prolongée à deux reprises, le 18 novembre pour 120 jours et le 18 mars pour 60 jours.