Le Kremlin doute de la fiabilité des informations de certains médias affirmant que le sabotage des gazoducs Nord Stream a été effectué par un groupe pro-ukrainien. Une opération pareille n’est du niveau que d'un nombre très restreint de services spéciaux.
"En ce qui concerne un Docteur Denfer pro-ukrainien qui a tout organisé, on a du mal à y croire", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov en guise de commentaire.
Il a expliqué que "la tâche était trop compliquée. Seuls des services spéciaux officiels bien entraînés – ils ne sont pas nombreux dans le monde – sont de taille à l’accomplir".
Le NYT et Die Zeit découvrent une piste ukrainienne
En début de semaine, le journal allemand Die Zeit a fait savoir qu’une enquête conjointe menée par plusieurs médias allemands avait établi quel bateau avait était utilisé pour faire sauter les gazoducs. Ce serait un yacht loué à une société basée en Pologne, apparemment détenue par deux Ukrainiens.
Les explosions auraient été organisées par un groupe de six personnes, dont un capitaine, deux plongeurs, deux assistants de plongée et un médecin. Les saboteurs auraient posé des explosifs sur les gazoducs et se seraient retirés des lieux.
Pour sa part, le New York Times a affirmé que le sabotage avait été perpétré par "un groupe pro-ukrainien" qui comptait probablement dans ses rangs des ressortissants ukrainiens ou bien russes.
Une hypothèse qui ne tient pas debout
M.Peskov a également commenté les intox concernant l’implication de la Russie dans le sabotage des gazoducs.
"Nous avons dit dès le début que l’idée d’après laquelle la Russie, un des principaux actionnaires de ce projet international, pouvait se tirer une balle dans le pied ne pouvait venir qu’à un esprit malade. C’est une hypothèse absurde… Il va de soi qu’elle ne tient pas debout, qu’elle est absolument dénuée de fondements et de preuves."
Le sabotage des Nord Stream
Le 26 septembre, trois des quatre conduites des Nord Stream et Nord Stream 2, reliant la Russie à l’Europe, ont été endommagées par des explosions. Une fuite massive de gaz a été engendrée par ce sabotage qualifié par la suite d’acte de terrorisme international par Vladimir Poutine.
Début février, Seymour Hersh a livré des révélations détonantes sur les explosions, accusant des plongeurs américains d’avoir posé des explosifs sur les pipelines, avec l’aide de la Norvège.
Il a souligné qu'un tel acte de la part de la Russie serait "insensé".